EAD ça vous dit rien ? Moi non plus avant que ce matin une étudiante d’une précédente promo nous présente le concept de l’Education Au Développement. Ca commence comme un jeu. Florence nous dispose en cercle et nous invite à nous répartir en 5 groupes d’effectif proportionnel au poids démographique de chaque continent. Intuitivement. Si bien que lorsque l’animatrice réajuste par rapport à la réalité, c’est la surprise. On a sous-estimé de beaucoup le poids de l’Asie, surestimé celui de l’Afrique et encore plus celui de l’Amérique du sud. Deuxième exercice, toujours répartis par continents, nous voici assiettes carton en main à illustrer le poids dans la production des céréales de chaque continent (une assiette pour n tonnes), puis avec des chaises pour illustrer le nombre de tracteurs par continent et enfin des petites cuillers pour représenter les calories consommées… A la fin on essaie que toute la population du continent monte sur la chaise pour la photo finale. Mon groupe de cinq « africains » avait bien de la peine à monter sur son unique chaise qui représentait le demi-million de tracteurs que compte l’Afrique. Côté Amérique du Nord et Europe par contre on était à l’aise ! Le but du jeu était atteint : illustrer, de manière ludique, les inégalités internationales.
Définition : l’éducation au développement et à la solidarité internationale a pour finalité le changement des mentalités et des comportements de chacun dans le but de contribuer individuellement et collectivement à la construction d’un monde juste, solidaire et durable. Pour cela elle a pour objectif de favoriser :
- la compréhension des mécanismes d’interdépendance et d’exclusion dans le monde,
- la prise de conscience de l’importance de la solidarité internationale comme facteur de changement social,
- l’action pour la construction d’un monde solidaire.
L’association starting-block que représente Florence met à disposition principalement des écoles des ressources (souvent des étudiants bénévoles) capables d’animer des ateliers sur ce thème avec des jeux, des argumentaires… Bien que la frontière entre réflexion et action soit floue, les associations d’EAD n’ont pas vocation à définir et organiser des projets de solidarité ni à militer pour telle ou telle cause, même si la démarche est autant pédagogique que citoyenne.
D’autres associations du même type existent. Pour en savoir plus consulter le site de la plate-forme française d’éducation au développement et à la solidarité internationale (educasol). Puisqu’on en est aux définitions je vous en soumets une de mon cru sur un terme très à la mode dans le milieu atomisé de la solidarité française.
Plate-forme nom féminin, pl. plate-formes. Terme inusité dans le monde du privé désignant des associations d’ONG qui mettent en commun des réflexions plus que des moyens matériels sur un thème précis. Elles peuvent se comporter en groupe de pressions (lobby). Syn. un peu vieilli : collectif.
Cachemire J+4 : le temps du chaos.
TF1 et A2 font 7 mn chacunes sur leurs 36 mn de JT de 20h. Les Nations-Unis avancent un chiffre de sans-abris : deux millions et demi. L’aide afflue vers l’aéroport Chakalala d’Islamabad transformé en centre logistique mais ne parvient pas aux victimes. La météo se dégrade, les rares structures médicales sont débordées, les gens se battent pour survivre, l’exode commence des campagnes vers la ville. Avec de lourdes conséquences pour l’avenir. Des sauveteurs tournent en rond dans les hangars attendant un hypothétique transfert et ce sont toujours l’armée et les civils rescapés qui interviennent auprès des sinistrés. TF1 cite les organisations qui collectent les dons : UNICEF, Croix-Rouge, Secours catholique, Fondation de France et fait nouveau le Secours islamique.
Aux mêmes JT : charters marocains vers l’Afrique noire, famille azerbaïdjanaise menacée d’expulsion, arrestation de passeurs en Angleterre. Les pays riches renforcent leurs mesures pour endiguer l’immigration clandestine. Solutions peu élégantes et court terme à un réel problème. Seul un développement économique significatif des pays pauvres pourra endiguer sérieusement les flux migratoires sous peine de voir tôt au tard cette ligne de démarcation devenir le théâtre d’un grave conflit planétaire Nord-Sud. Il y a donc urgence pour l’EAD !
Illustration : 68, rue Julien Lacroix, Paris 20ème.