Je fais l’expérience de Saint-Lazare pour la première fois de ma carrière. Saint-Lazare c’est un demi-million de passagers par jour, le plus gros trafic français. Toutes les trois minutes des flots de banlieusards dégueulent des trains et se précipitent vers les métros. Autant dire qu’il ne fait pas bon voyager à contre-sens. Pour gagner Bécon-Les Bruyères, le slalom humain et la remontée de courant sont devenus mes sports matinaux.
Lorsque enfin installé le train s’ébranle, on découvre tout ce que Paris et la France doivent au XIXème siècle. La profonde saignée qui s’échappe de la capitale tranche avec le luxe des Grands boulevards. Entre Paris et Clichy-Levallois nulle fantaisie ; un décor de fer et d’électricité d’une ère industrielle qui paraît totalement anachronique.
Déc 192005