Tout le monde se souvient des images. Vous et moi à la plage et subitement une lame de dix mètres de haut qui se précipite sur la plage, vous emporte, engloutie les vôtres ou vous tue à plusieurs milliers de kilomètres de chez vous. La vie qui bascule, en un instant. Images d’un bonheur brisé, un cauchemar pour les enfants élevés dans la sécurité que nous sommes. Des images spectaculaires, troublantes, de personnes auxquelles on s’identifiait d’autant plus facilement qu’elles étaient rapportées par les acteurs mêmes du drame.
Ce début de millénaire est définitivement marqué par le développement du reportage amateur. Avions percutant le World Trade Center, raffinements d’Abou Ghraib, vague dévastatrice du Tsunami, bizutage dans l’armée britannique ; téléphones portables, caméras DV tout est bon pour capturer des images. Prolongement d’une TV réalité initiée par Vidéo-gag et confondue hélas hâtivement avec l’information qu’elle est censée nourrir.
L’élan de générosité qui a suivi le Tsunami n’est sûrement pas étranger à cet effet médiatique. On partage mieux la détresse de ce qui nous est familier et par extension la détresse des autochtones qui, sur place, ont subi le sinistre à une autre échelle et ne bénéficient pas de nos formes d’assistance. Voilà une piste que les ONG devraient explorer dans leurs plans de communication. Mettre en veilleuse les parrainages de Star Ac’ déjà sur le déclin (la célèbre
Déc 262005