Jan 082006
 

Il en va du film comme de la chanson ou du roman. On croit en avoir fait le tour à la première rencontre et un beau jour il vous revient et vous conte une toute autre histoire. Ce sont pourtant les mêmes oeuvres, à la virgule près. Mais votre vie s’est écoulée, vous a mûri, couvert de bonheurs et d’autant de cicatrices.
Adieu Bonaparte je l’ai vu quand j’avais 24 ans comme une épopée, une histoire chevaleresque portée par la vision d’un Bonaparte visionnaire et fougueux. Vingt ans plus tard ce qui me touche, c’est la passion aux deux sens du terme (« avec deux s » comme le répète Ali) d’un Général Caffarelli interprété par un Michel Piccoli magistral. Une passion de l’Orient pleine de contradictions et d’ambiguïtés comme l’est cette campagne d’Egypte. Un Orient que j’ai trop parcouru au point que chaque pierre, chaque être m’est moi aussi nostalgie. Que j’aimerais murmurer comme le vieux Général « Je t’aime moins mais mieux ».



Adieu Bonaparte, film de Youssef Chahine programmé dans le cadre de l’hommage à Humbert Balsan à l’Institut du Monde Arabe.