Ce soir j’ai participé à un dîner-conférence de l’association Passerelles et Compétences dont l’objectif est de mettre en relation besoins d’expertise des ONG avec des compétences de professionnels bénévoles.
Au palmarès de cette jeune association, 99 missions, dans tous les secteurs classiques de l’entreprise : Stratégie, RH, Marketing, communication, organisation et… informatique.
Leurs principales interventions dans ce dernier domaine qui représente 15 % des missions concernent :
- la création de site web (extranet comme intranet)
- la mise en place de base de données
- la gestion de parc de micro-ordinateurs
- l’installation de réseau informatique
Ce dîner était dédié aux compétences spécialisées en informatique. Ma présence répond à deux motivations :
- trouver un remplaçant capable de reprendre la suite de mes travaux à l’Association où je termine bientôt mon stage,
- cibler les besoins informatiques des ONG, thème qui pourrait faire l’objet de mon mémoire d’étude et, qui sait, m’offrir des débouchés professionnels à l’issue de ma formation (quoi que l’informatique…)
La démarche de Passerelles et Compétences est simple. Si vous souhaitez aider bénévolement des ONG vous envoyez votre CV. Lorsqu’un besoin se présente en rapport avec votre compétence vous êtes mis en relation avec la structure et l’affaire peut se conclure très vite. Vous êtes accompagné par un membre de Passerelles et Compétences qui vérifie l’adéquation au besoin, veille au respect des règles de l’association et s’assure entre autres que la mission est bien bordée. Il n’y a pas de mise en concurrence de candidats comme avec un cabinet de recrutement. Si votre candidature ne convient pas à l’ONG Passerelles et Compétences peut éventuellement proposer un autre CV.
Cet épaulement des ONG par des professionnels a quelques limites pratiques.
- la charge de travail : s’agissant de personnels investis professionnellement la charge de travail doit être limitée (pas de réalisation)
- la durée : il s’agit plus de missions de conseil ponctuel qui ne nécessitent pas de suivi ou d' »après-vente »
- l’adéquation de la compétence : la qualification des bénévole est difficile pour deux raisons. Passerelles ne dispose pas d’un portefeuille de compétences illimité ni d’un réseau très vaste à la différence d’une société de service, d’autre part la qualification est un métier à part entière et assurée également par des bénévoles pour des structures souvent débutantes et peu rompues aux métiers.
Le modèle économique de Passerelles et Compétences est également très simple.
- gratuité pour le bénévole
- pour les ONG : adhésion (100 €) + cotisation par mission (paliers par budget d’ong entre 150 pour les petites, 300 pour les moyennes), sommes permettant de couvrir entre autres les charges d’une permanente.
Sont évoqués au cours du dîner les différences entre le travail bénévole et le travail rémunéré :
- importance du cahier des charges dans un contexte d’immaturité professionnelle
- importance de la reconnaissance non financière
- risque d’investissement au détriment de l’activité professionnelle du bénévole (une free-lance engagée auprès d’une ONG finit par délaisser son activité de prospection commerciale)
- difficulté à border les missions
- nécessité d’adapter le langage professionnel au monde de l’ONG : éviter de parler de couple produit /marché en milieu enseignant par ex.
Je reviens les mains vides pour SOS Sahel.
- les missions proposées sont courtes alors qu’on aurait besoin d’une inscription dans la durée
- la réalisation de logiciel n’est pas la raison d’être de cette association spécialisée dans l’expertise
- et de toute façon, parmi les trente participants il y a bien plus d’ONG que d’informaticiens.
Il faudra donc trouver un jeune retraité féru d’Access.
Parmi les ONG participantes : Intercordia et Afrique Verte. En sortant je fais connaissance avec un étudiant de la promo précédente du Master. Il galère pour trouver un emploi rémunéré en France.