Avenida Friedrich Engels

Lever à 5 h du matin pour profiter de mon heure d’eau courante quotidienne. Le préposé aux manettes a-t-il trop forcé sur la Laurentina hier ou bénéficions-nous d’un bonus le dimanche ? La distribution se poursuit jusqu’à 9 h. J’en profite pour achever un long ménage salutaire. L’appartement reluit enfin et la lessive d’une semaine est faite (à la main et à l’eau froide !). Je traverse toute la ville à pied, très calme ce dimanche. J’atteins la célèbre avenue Friedrich Engels qui dessert le quartier le plus huppé de la capitale en surplomb du Clube Naval. On comprends vite pourquoi le quartier est si coté. La vue sur l’Océan indien est apaisante, l’air vif, la corniche très bien tenue est ombragée de flamboyants et de palmiers et les pavillons sont rupins. Je déjeune dans le restaurant du nouveau jardin public avant de m’en retourner.
En arrivant je vais retirer mon linge sur mon petit balcon lorsque… Ouups ! La porte se referme sur moi et me laisse prisonnier du balcon défendu par de lourds barreaux pour éviter à tout intrus d’entrer et… d’en sortir.
– « Amigo ! » Je rameute le gardien d’immeuble pour qu’il aille mander Farida, la propriétaire.
– « You are a prisoner » me lance un voisin goguenard. Tout l’immeuble rigole gentiment de ce Blanc subitement en cage. Hélas Farida n’a pas la clef du cadenas de la grille en fer qui double ma porte d’entrée(*). Il faut faire appel au serrurier qui arrive sur l’heure et me délivre en forçant une de mes fenêtres du premier étage. Ce qui a pour effet de réduire à néant mon sentiment de sécurité ! La bonne nouvelle c’est que j’ai fait connaissance avec mon voisin de palier qui me propose de suivre la Coupe du monde sur sa télé et un peu plus avec Farida qui lorgne sur les heures de ménage que je pourrais lui confier.

(*) Je reviendrai sur la paranoïa sécuritaire à Maputo un de ces jours.