Les distributeurs de billets et les opérations par carte bancaire sont interrompues ce samedi et une bonne partie de dimanche. Si cette opération ne touche que quelques happy few des grandes villes, elle en annonce une de bien plus grande envergure : le changement de monnaie nationale. Les premiers méticais vont apparaître en effet à partir de ce mois de juillet. Le taux de conversion est simple. 1 Metical nouveau (MTn) vaut 1000 Méticais anciens (MT). La monnaie se déleste donc de trois zéros. On ne dira plus 8 mille pour un Coca à ma barraca voisine mais 8. C’est plus simple que notre passage à l’euro ! La monnaie retrouve ainsi son cours face au dollar de la fin des années 70. Entre temps la guerre civile avait complètement déprécié le metical. L’inflation étant jugulée depuis plusieurs années l’opération semble pertinente même si elle est critiquée. Elle coûte en effet cher au trésor mozambicain. Pas moins de deux millions de dollars(*) car il faut battre la nouvelle monnaie. Les billets porteront tous le portrait de Samora Machel. On aura des 1000, 500, 200, 100, 50, 20. A partir de 10 000 meticais d’aujourd’hui il faudra passer aux pièces jusqu’au centime de metical. Les Mozambicains devront composer avec deux monnaies jusqu’au 31 décembre. Beaucoup comme moi perdront alors brutalement leur statut de millionnaire… de Monopoly. Avec la plus grosse coupure qui ne vaut que 30 euros je me demande à quoi va servir le centime de metical nouveau !
Première sortie avec l’appareil photo depuis mon agression. Passé à la foire artisanale dans les jardins du CCFM et gagné la terrasse de l’hôtel Girasol d’où je photographie en toute sécurité l’estuaire. Ce soir, dans les barracas, les quarts de finale de la Coupe du Monde furent très attendus et bruyants. Les Mozambicains sont d’ardents défenseurs du Portugal et du Brésil. Je rase les murs…
(*) Savana du 23 juin 2006.
La brochure officielle de la banque centrale du Mozambique