Ca fait la une de Savana cette semaine(*). Le président mozambicain vient de remplacer deux hauts responsables de la sécurité mozambicaine par des militaires : le patron de la Police du pays et le chef de la Casa Militar garde rapprochée présidentielle. La recrudescence de la criminalité et la bavure du service de sécurité semblent être à l’origine de cette décision. Savana révèle qu’en moyenne 28 crimes sont enregistrés chaque jour à Maputo, un chiffre record et surement minoré d’agressions qui restent bien souvent impunies. Les victimes excédées n’hésitent plus à faire justice elle-même. Le journal cite l’exemple d’un criminel présumé brûlé vif par la population du quartier T-3.
Tout ça ne changera grand chose à la santé d’E noque victime directe de cette insécurité. Il a finalement opté pour l’opération à Maputo. Parmi les raisons qui ont conduit à ce choix, outre la rapacité de la clinique de Nelspruit, il y a le chantage exercé par les médecins mozambicains qui ne souhaitent plus entendre parler de lui en cas de problème s’il va en Afrique du Sud et les doutes qui subsistent sur les moyens et l’expérience dont dispose un petit hôpital régional même sud-africain pour traiter un traumatisme par balle. Notre action aura au moins eu le mérite de mettre la pression sur l’hôpital central de Maputo en challengeant les médecins. La convalescence de notre coordinateur national opéré jeudi dernier, nécessitera une deuxième opération dans quelques semaines. L’enquête sur son agression ne semble pas avoir progressée d’un iota.
Autre crime impuni : la semaine dernière, un collègue a vu débarquer chez lui deux jeunes gens armés. Ils ont exigé les clefs de sa moto et le malheureux n’a eu d’autre choix que de leur remettre son précieux véhicule. Il y a un peu plus d’un mois sa maison avait déjà été dévalisée ! Souhaitons vivement que les nominations du président Guebuza portent leurs fruits sans pour autant nuire aux libertés individuelles.
(*) Source : Savana du 18 août.