Sep 052006
Ilha compte seulement deux ordinateurs publics connectés à internet tous deux au centre TDM qui jouxte le palais São Paulo(*). Les grands jours, on y côtoie une blanche religieuse qui frappe plus vite qu’elle n’égrène son chapelet, des Italiens (nouveaux colons de l’île) et des voyageurs comme moi qui veulent se convaincre que le monde ne se résume pas à ce paradis. Je relève ma boîte pour découvrir des nouvelles de mes collègues étudiants : Oulan-Bator, Inde, Honduras, Pérou… chacun s’affaire. Je me sens presque coupable de ces modestes jours de repos d’autant que côté humanitaire il y aurait de quoi faire à Ilha, car ce n’est pas le paradis pour tous.
J’ai visité l’hôpital ce matin. On y entre comme dans un moulin. Portail en fer forgé, imposant portique à colonnes, une quinzaine de corps de bâtiment. Imaginez l’Hôtel-Dieu ou Lariboisière transportés aux Tropiques. Grandiose… mais totalement à l’abandon. A peine le dixième des bâtiments construits en 1877 reste en service et encore dans quelles conditions d’hygiène ! De l’hôpital au cimetière, il n’y a qu’une longue rue ensablée qui conduit à la pointe sud de l’île dont c’est la « spécialité ». S’y côtoient les cimetières portugais, chrétien, musulman et un surprenant crématorium hindou reconstruit en 1959 sur un emplacement remontant au XIXe s.
Il est aujourd’hui en ruine et les jeitos usagés qui jonchent le sol disent qu’il abrite les amours clandestines. La vie, l’amour, la mort… Ce cimetière arrosé les jours de tempête par l’embrun fait face au petit fort Sâo Lourenço. Cette défense de pierre sombre comme posée sur un rocher détaché de l’île a quelque chose d’extraterrestre et semble aussi inaccessible que l’au-delà.
Il est aujourd’hui en ruine et les jeitos usagés qui jonchent le sol disent qu’il abrite les amours clandestines. La vie, l’amour, la mort… Ce cimetière arrosé les jours de tempête par l’embrun fait face au petit fort Sâo Lourenço. Cette défense de pierre sombre comme posée sur un rocher détaché de l’île a quelque chose d’extraterrestre et semble aussi inaccessible que l’au-delà.
(*) 2 euros/h. Tlj. 9h-20h.