Puis rappel historique. La dure lutte contre le méchant colon, l’ombre de l’impitoyable PIDE, le juste combat du Frelimo… enfin le jour de la Victoire matérialisé par les accords de Lusaka le 7 septembre 1974 dont l’orateur rappelle subtilement que le Frelimo y est désigné comme seul représentant du peuple mozambicain. Le Portugal acculé n’a effectivement prévu aucune consultation populaire sur les modalités de la décolonisation laissant carte blanche au Parti de Samora Machel. Le discours glisse progressivement vers la propagande pour le parti au pouvoir. Habilement, on en vient à désigner sans la citer la Renamo, deuxième parti du pays, comme élément de division. Et de marteler. Vive le président Armando Emilio Guebuza, vive le Frelimo… là ça dérape carrément. Un commis de l’État en visite officielle doit rouler pour l’État pas pour un parti. Imagine-t-on un préfet de région faire campagne pour l’UMP lors de l’inauguration d’une autoroute ? Le pays ne semble pas sorti du syndrome du parti unique malgré l’instauration du multipartisme.
Il en faudrait plus pour gâcher la fête. Les invités partis, place aux «Peter Jet» un groupe de musiciens venu lui aussi de Nampula électriser la jeunesse locale. C’est plein d’énergie et c’est pas tous les jours fête à Ilha, alors on en profite. A l’occasion je vous enverrais des extraits vidéos du concert.
L’après-midi je visite un centre de jeunes subventionné par l’UE à deux pas de la mosquée. Thème principal : la lutte contre le Sida. Sensibilisation à l’usage du préservatif, réflexion sur la confiance dans le couple, position de l’islam, appel à la responsabilité sans culpabiliser les séropositifs. C’est plutôt bien fait. Ici comme à Maputo, le ruban rouge est peint sur tous les murs. C’est une priorité. Mais à lire les chiffres de la pandémie qui continuent de s’étendre il est clair qu’il y a encore beaucoup de prévention à faire.