Sep 092006
Je quitte Ilha à marée basse. Le cœur aussi. Reviendrai-je ? Quand, dans quelles circonstances ? Qui sait ce que réserve la vie ? Comme Lamu, Siwah ou Sidi Ifni, Ilha est de ces lieux magiques où l’on s’imagine venir un jour pour ne plus repartir. Mais nous, pauvres mortels, n’avons qu’une vie ici-bas à partager entre mille vanités. Alors il faut refaire son sac, tenter d’oublier la douceur d’une eau turquoise, la beauté d’un visage, la caresse du vent, la saveur d’une épice… Ah ! je rêve d’un voyage qui ne serait le compte à rebours d’un retour. Ce temps-là aussi viendra, fatalement…
La vie ne se satisfait pas de la nostalgie. Près du pont, sous le grand arbre à palabre, la chorale « o ponte da Ilha » attend, en tenue de gala, un ultime passager pour aller se produire à Nampula. Ce sera moi. Entouré de huit femmes sur le plateau d’un Toyota c’est en joyeuse parade que nous filons sur le pont d’allumettes qui relie l’île au continent. Ilha n’est déjà plus qu’une chimère.
La vie ne se satisfait pas de la nostalgie. Près du pont, sous le grand arbre à palabre, la chorale « o ponte da Ilha » attend, en tenue de gala, un ultime passager pour aller se produire à Nampula. Ce sera moi. Entouré de huit femmes sur le plateau d’un Toyota c’est en joyeuse parade que nous filons sur le pont d’allumettes qui relie l’île au continent. Ilha n’est déjà plus qu’une chimère.
(*) Mia Couto. Tombe, tombe au fond de l’eau.