S’agissant des femmes, les choses sont très simples au Mozambique. Il n’en existe que deux catégories. Celle qui porte le capulana et celle qui ne le porte pas. Le capulana c’est la version locale du pagne, du paréo, du sarong… bref une simple pièce de tissu, non cousue, nouée fermement à la taille et qui vous drape jusqu’au mollet. Léger, frais, vite lavé, vite sec, économique… à deux euros pièce c’est la jupe du pauvre. Faute de poche ses adeptes font un nœud à l’angle supérieur de leur capula pour y loger leurs piécettes. Les jambes ainsi entravées la foulée perd en amplitude. Est-bien grave ? A-t-on jamais vu femme courir ici ? Il faut se rendre chez Zeinab Têxteis pour trouver le plus grand choix de capulana. La tendance est à l’écossais dans des tons rouille, ocre et gris. Les modèles les plus originaux font de vous une femme sandwich. Au choix vous pouvez rouler pour le Christ, les défunts Machel et Mondlane, le FRELIMO, le président Guebuza ou encore la lutte contre le Sida.
Et l’autre type de femme alors que porte-t-elle ? Elle porte pantalon, robe ou jupe à l’occidentale. C’est la petite classe moyenne et supérieure pour laquelle il serait en effet indécent de sortir en capulana. Il existe d’ailleurs bien une forme intermédiaire, hybride de femme mais tellement marginale que j’allais oublier de la citer. C’est la bonne qui porte la blouse avec parfois un tablier dessus. Elle semble n’exister que pour atténuer le fossé qui sépare la maîtresse de maison de son petit personnel.
Rien de bien séduisant dans tout ça. Seules quelques grandes dames, ministres, haut-fonctionnaires osent un peu d’originalité mais c’est rarement élégant. Le Mozambique n’a pas encore rencontré son grand couturier. Nul Chris Seydou à Maputo.
Rayon homme c’est plus simple encore. Aucun souvenir d’un habit traditionnel. Du Rovuma au Maputo c’est pantalon, T-shirt et chemise pour tous. On est loin des majestueux boubous en basin de l’Afrique de l’Ouest.
Sep 122006