La semaine passée les billets en nouveaux meticals introduits en juillet ont devancé les anciens dans les portefeuilles et bas de laine mozambicains. Au passage on apprend que la masse monétaire du pays est estimée à 7,5 milliards de meticals pour 19 millions d’habitants ce qui fait environ 12 € par personne ! Sachant que l’immense majorité de la population ne possède ni compte bancaire ni biens convertibles ça donne une idée de la faiblesse de la thésaurisation et donc de la précarité dans laquelle vivent les foyers mozambicains. On comprend mieux l’intérêt de la grande campagne de promotion de l’épargne du gouvernement. Notre institution de micro-finance s’y associera en lançant des produits d’épargne dont l’argent collecté permettra d’augmenter le volume de crédit.
Il semble que la classe moyenne soit tout aussi cigale que le reste de la population. Daniel da Costa, chroniqueur à Savana, signe un article mordant(*) sur le train de vie des nouveaux riches où il emprunte une citation au Nigérian Chyka Onyeany « la différence entre la classe moyenne noire et blanche est simple. Si les membres de la classe moyenne noire viennent à se trouver sans leur paie du mois ils retournent immédiatement à la classe des pauvres. » (**)
(*) Daniel da Costa, « Quinta -entre-aspas », Savana du 15 sptembre 2006, p.9
(**) Chila Onyeany, Capitalist Nigger.