30°C. Le Mercure grimpe, grimpe, alors que l’été approche. Brusque inversion de saison qui fait l’économie d’un printemps. Bien au frais dans ma maison, tous rideaux tirés pour contenir la chaleur, j’ai dévoré un mémoire passionnant de l’EHESS publié… en portugais à Maputo(*). Autour du cas singulier du regulo Abdul Kamal l’auteur dresse à grands traits le portrait des chefferies traditionnelles du Cabo Delgado entre réseaux islamiques et colonisation au siècle dernier.
J’en finis la lecture face à l’Océan indien dans le joli parc Namorados avant de visiter le centre commercial Polana. Dans cet immeuble aseptisé aux boutiques vitrées tendance «international airport» on pourrait être partout sauf au Mozambique ! À la librairie je mets la main sur un tout nouvel ouvrage intitulé «Entre terre et mer» qui traite de façon moins fluide mais plus longuement encore de l’histoire du nord du pays et entre autres de mes chers Suaílis que je traque depuis deux ans(**).
Pour rentrer de la très chic avenida Julius Nyerere séance épique. Toute la jeunesse populaire mozambicaine semble s’être donnée rendez-vous à la plage en ce premier jour d’été. Les minibus sont pris d’assaut. On grimpe par les fenêtres, on se tasse à trente là où l’on se serre déjà à vingt en semaine dans une joyeuse animation pour regagner Zona Verde, Benfica, Hulelene… les quartiers périphériques.
(*) Benedito Brito João, Abdul Kamal e a história de Chiúre nos séculos XIX e XX, Arquivo Histórico de Moçambique, Estudos 17. Maputo. 2000.
(**) António Rafael da Conceição. Entre o mar e a terra. Publié avec l’aide de la coopération suisse. Promédia. Maputo. 2006.
Pour citer cet article (format MLA) : Traynard, Yves. « Abdul Kamal ». ytraynard.fr 2024 [En ligne]. Page consultée en 2024. <https://www.ytraynard.fr/2006/10/abdul-kamal/>