En survolant le Bosphore je découvre à quel point je méconnais toujours Istanbul. J’y suis passé cinq fois en vingt ans, mais toujours en coup de vent, en route pour Damas, Aqaba, l’Anatolie et même Téhéran. Les mille et une facettes de cette ville éblouissante qui vaut bien Paris ne se livrent pas si vite. Ces quatre jours sont rien pour la capitale de deux empires majeurs. Il va me falloir trouver un prétexte pour revenir très vite car je ne connais toujours pas la mosquée Fethi, le cimetière d’Eyüp et le café Pierre Loti, l’île aux Princes, Galata, la Tour de Léandre… et encore moins Edirne et Bursa. Un mois ou deux ne seront pas de trop.
Ce matin j’ai au moins comblé une lacune en rendant hommage au génie du célèbre Sinan. J’ai visité sa célèbre mosquée Süleymaniye. Quatre piliers, un dôme et un chapelet de demi-coupoles pour masquer la prouesse technique qui consiste à maintenir l’ensemble en équilibre à 50 m du sol. On flotte dans cette extraordinaire légèreté des courbes.
Un dernier tour de cette ville délicieuse au soleil d’hiver et c’est un envol sans faute pour Paris en compagnie d’une inénarrable juive tunisienne. A 65 ans elle est venue retrouver un jeune amant turc qui n’a pas daigné se montrer. Son verbe haut de français et d’arabe mêlés ferait rougir dix rabbins. Le voyage organisé peut avoir du bon !
Pour citer cet article (format MLA) : Traynard, Yves. « Survol d’Istanbul ». ytraynard.fr 2024 [En ligne]. Page consultée en 2024. <https://www.ytraynard.fr/2006/12/survol-distanbul/>