Difficultés d’adaptation entre l’homme et le monde moderne

La mémoire est courte. Il y a près de 50 ans, la troisième chaîne diffusait une émission du Grand Orient de France intitulée Difficultés d’adaptation entre l’homme et le monde moderne.
Extraits à lire en se souvenant qu’ils remontent à 1961(*).

• 20 % des malades pris en charge en longue maladie par la Sécurité Sociale sont des névrosés. Chaque jour des millions d’heures de travail sont perdues. Des hommes et des femmes n’ont plus qu’une vie tourmentée, diminuée car l’anxiété s’est installée en eux. Ils sont en proie à des tourments si graves qu’ils conduisent parfois au suicide. Et cette névrose d’angoisse s’étend sans cesse et touche un nombre de plus en plus important d’individus.
• Il est difficile aux hommes surtout aux jeunes, de s’épanouir dans ces conditions dont on peut dire, pour le moins, qu’elles sont une très mauvaise préparation pour la vie. Et cette préparation est pourtant indispensable car le monde moderne écrase l’homme, non seulement par la guerre génératrice d’anxiété collective, mais encore par les conditions de vie que les individus doivent supporter du fait du progrès.
• Quelle ironie ! La réduction des horaires de travail avait donné aux travailleurs 2 jours de repos par semaine. Mais la situation de fortune, en les obligeant à faire des heures supplémentaires, a réduit à néant cet avantage légitime.
• Pour oublier ces soucis quotidiens et meubler les rares moments de loisirs familiaux qu’offre-t-on aux hommes ? La radio, la télévision, la presse, le cinéma […] il semble
  qu’eux aussi sont pris dans ce même rythme inhumain et ne donnent aux humains qu’une image bien superficielle de la vie. Ils ne participent pas à la libération de l’individu mais au contraire, accentuent son malaise.
• La recherche du profit maximum par un minimum d’individus a frustré tous les autres de leurs droits légitimes.

(*) Grand Orient de France, Difficultés d’adaptation entre l’homme et le monde moderne, émission du 4 juin 1961 Grand Orient de France, Paris 1961. 8 pp. [texte intégral]