Ce soir encore la question m’a été posée : que vaut ce master Gestion de l’humanitaire de Paris XII ? Réponse en quelques lignes maintenant que la formation est achevée.
Rappelons d’abord ce qu’est un Master. Le master est issu de la réforme LMD(*) qui modifie les grandes étapes de la formation universitaire. Exit les DEUG, les Maîtrises, les DEA et DESS, que nous avons connus ; bonjour les Licences (bac+3), Masters (bac+5) et Doctorats (bac+8). Le Master peut être de professionnalisation (équiv. du DESS) ou de recherche (équiv. du DEA) mais à la différence de ses équivalents un master se déroule sur deux années nommées piètrement M1 et M2. Me concernant j’ai suivi uniquement la M2 puisque j’étais titulaire d’une maîtrise. Le cycle suivi était imparfait nous étions dans la première année de mise en oeuvre de la réforme LMD. Nul n’avait suivi de M1 Gestion de l’humanitaire. En fait nous avons suivi l’équivalent du programme de l’ancien DESS de même intitulé. Mon avis sur ce master n’est donc pas forcément représentatif du couple M1+M2 actuel. On est prévenu.
Qu’avons nous appris durant cette longue année ? Ceux qui attendaient des techniques ou l’apprentissage d’un métier sont restés sur leur faim. Le nombre d’heures d’enseignement pratique ou théorique est relativement faible. Guère plus de 4 mois pleins. De toute façon il n’existe à proprement parler un métier « humanitaire » mais des fonctions très diverses souvent les mêmes que dans d’autres secteurs (gestionnaire, chefs de projet, logisticien, médecin, auditeur, hydrolicien…). Par contre il y a une spécificité de contexte liée à la nature de l’activité. Pas de savoir-faire spécifiques et pratiques donc mais la variété des intervenants, la diversité des thèmes abordés (de l’éthique à l’évaluation de projet, en passant par la socio-économie, le droit, l’organisation…) donne une réelle connaissance du secteur de la solidarité et l’opportunité de valider son orientation. Une culture générale qui permet de comprendre les réalités, les enjeux, les débats de ce secteur, qui plus que plutôt que de fournir des réponses permet de se poser les bonnes questions. Ce fut également pour moi une excellente approche à la citoyenneté internationale.
Les deux stages (3 mois et 6 mois), s’ils sont bien choisis, complètent utilement ce panorama par une expérience concrète des structures professionnelles terrain. Ils permettent aux plus jeunes de se faire une première expérience professionnelle à mettre en tête du CV.
Alors ce master a-t-il répondu à mes attentes ? Oui assurément puisque cette formation m’a permis d’approfondir mon engagement, de le pratiquer au quotidien et d’en tirer des enseignements pour parfaire mon orientation. On me reprochera de passer sous silence les imperfections d’organisation pourtant nombreuses (cours annulés brutalement, contenu mouvant, faible disponibilité des enseignants) mais elles me semblent plus trahir l’état de l’Université qu’être spécifique de cette spécialité.
Et puis, loin d’être négligeable, ce master fut aussi un plaisir. Celui de la rencontre avec des étudiants enthousiastes, des enseignants et professionnels de qualité, de tout âge, nationalité, expérience et conviction. Définitivement un des beaux souvenirs de ma vie.
(*) pour Licence, Master, Doctorat, voir Wikipédia, entrée Réforme LMD.