Avr 212007
Singapour a ré-ouvert en décembre son splendide National Museum. Bien plus qu’un musée un espace ouvert sur le monde doté d’une cinémathèque. Au menu en ce moment la 20e édition du festival international de film de Singapour (IFFS) plutôt branché art et essai. Ce n’est pas notre Festival du réel même si certains films y sont présentés. J’ai assisté à une passionnante rétrospective de courts-métrages qui parlent avec mystère souvent indirectement des mutations de la société singapourienne. Puissance du cinéma pour parler du présent. Deux films étonnants. 15, l’histoire de deux adolescents qui perdent leurs repères dans ce monde trop policé, trop scolaire. L’autre (home call) sur le quotidien d’un immigré indien. Avec un moment très fort, le coup de fil à la famille restée au pays. Beaucoup d’immigrés du monde entier s’y seraient reconnus. Le festival est régulièrement confronté à la censure. Cette année le film singapourien Solos devait subir trois coupures pour être présenté au public. Ce qu’a refusé l’organisateur. Compromis, le film restera en compétition mais seul le jury le verra. Ainsi va la censure ici. Et la presse en parle librement. Pourtant rien de politique dans l’affaire : le film évoquait l’amour de deux hommes.
Dans ce même Musée national flambant neuf et peuplé d’installations contemporaines, se tient deux expositions sur le monde arabe. J’ai suivi avec amusement la visite guidée de la première consacrée a l’habitat. Le voyage au présent concerne visiblement aussi les Singapouriens. Je crains que ces derniers n’aient retenu de mes amis les Syriens qu’ils habitent généralement soit dans des maisons de pisé en forme de ruche soit dans des palais du 18e s, a moins que ce ne soit sous la tente des bédouins. La description d’une photo de hammam a atteint un sommet de méconnaissance. La fontaine décorative du hall ? « Oui, oui ils se baignent la-dedans » (l’assemblée à l’unisson « ‘beurk… »), l’homme prosterné (sans ambiguïté en train de prier) ? « Oui, oui, il fait de la relaxation ! » En bon émule de B-Wise, je n’ai rien dit pour ne pas faire perdre la face a la guide. Je le regrette un peu. Visiblement elle ne s’était jamais rendu dans un pays arabe. Comme quoi on peut raconter n’importe quoi, à n’importe qui, même avec les meilleures intentions du monde et le plus grand aplomb. Du logement contemporain, on n’a vu que des résidences saoudiennes, les maisons d’Hassan Fathi en Egypte et des immeubles chics casablancais. Pas vraiment représentatif du parc immobilier arabe aujourd’hui.
Heureusement, une deuxième exposition de photographes contemporains, intitulée Nazar remontait le niveau. J’ai immédiatement souscrit aux objectifs de ce festival néerlandais (Noorderlicht photofestival) ainsi formulés : «What lies behind the newpaper headlines and television’s breaking news ? Nazar sets out the main lines, focuses attention on that wich remains underexposed in the daily flood of images.[…] In short : Nazar : seeing, insight, reflexion.» J’ai adoré les cruelles Libanaises de Rawi Hage (Devoping and the Underdeveloped) entourées de leurs bonnes philippines.
Dans ce même Musée national flambant neuf et peuplé d’installations contemporaines, se tient deux expositions sur le monde arabe. J’ai suivi avec amusement la visite guidée de la première consacrée a l’habitat. Le voyage au présent concerne visiblement aussi les Singapouriens. Je crains que ces derniers n’aient retenu de mes amis les Syriens qu’ils habitent généralement soit dans des maisons de pisé en forme de ruche soit dans des palais du 18e s, a moins que ce ne soit sous la tente des bédouins. La description d’une photo de hammam a atteint un sommet de méconnaissance. La fontaine décorative du hall ? « Oui, oui ils se baignent la-dedans » (l’assemblée à l’unisson « ‘beurk… »), l’homme prosterné (sans ambiguïté en train de prier) ? « Oui, oui, il fait de la relaxation ! » En bon émule de B-Wise, je n’ai rien dit pour ne pas faire perdre la face a la guide. Je le regrette un peu. Visiblement elle ne s’était jamais rendu dans un pays arabe. Comme quoi on peut raconter n’importe quoi, à n’importe qui, même avec les meilleures intentions du monde et le plus grand aplomb. Du logement contemporain, on n’a vu que des résidences saoudiennes, les maisons d’Hassan Fathi en Egypte et des immeubles chics casablancais. Pas vraiment représentatif du parc immobilier arabe aujourd’hui.
Heureusement, une deuxième exposition de photographes contemporains, intitulée Nazar remontait le niveau. J’ai immédiatement souscrit aux objectifs de ce festival néerlandais (Noorderlicht photofestival) ainsi formulés : «What lies behind the newpaper headlines and television’s breaking news ? Nazar sets out the main lines, focuses attention on that wich remains underexposed in the daily flood of images.[…] In short : Nazar : seeing, insight, reflexion.» J’ai adoré les cruelles Libanaises de Rawi Hage (Devoping and the Underdeveloped) entourées de leurs bonnes philippines.