Mai 122007
 

Cameron Highlands, Plantation de thé (c) Yves Traynard 2007L’heure du thé aux Cameron Highlands serait sacrée. Le rituel impose scones chauds et beurre. Du moins c’est ce que l’on vend aux touristes de tout poil. Le colonial fait toujours rêver et pas seulement les anciens colons. Les immeubles ont des airs de cottage tudorien ; le golf est plus que jamais à la mode. Dans la grande plantation de la B.O.H. toujours aux mains de la famille écossaise qui l’a fondée le guide est clair. «Nous les Malaisiens n’aimons pas le travail pénible». Les Indiens qui assuraient la récolte dès les années 30 ont pris du galon. Ils commandent des bataillons de cueilleurs Indonésiens venus amasser deux ans de salaire avant de retourner au pays. Cameron Highlands, Cueilleurs de thé (c) Yves Traynard 2007À 4c d’euro le kg de feuilles fraiches il en faut des heures à arpenter les pentes de la vaste plantation, sécateur en main pour se constituer un pactole(*).
Une fois la feuille cueillie tout va très vite. Lègère fermentation, broyage, sèchage c’est prêt pour le conditionnement. Ce thé noir n’a rien d’un cru exceptionnel. Il se vend de plus en plus parfumé aux essences de fraise, de jasmin… La production de thé est marginale pour l’économie malaisienne.
Cameron Highlands, Cueilleurs de thé (c) Yves Traynard 2007Le temps de boire un thé au petit centre-ville de Tanah je me suis laissé transporter au Liban par la magie du livre(**) celui de Tracy Chamoun qu’un voyageur généreux, encombré ou étourdi a laissé au T-Café.
Extrait d’une visite au présent très particulière.
En route pour Marjayoun pour l’enterrement du général libanais Saad Haddad commandant l’ALS, Tracy raconte :
«Le car s’arrêta plusieurs fois et Bruce Kashdan, notre guide israélien, faisait des commentaires sur les sites qui avaient été des champs de bataille pendant ces dernières années. Cameron Highlands, feuille de thé (c) Yves Traynard 2007J’aurais préféré avoir des explications sur les sites archéologiques grecs et phéniciens que nous longions. Il me semblait prématuré de considérer comme faits historiques des événements récents dans lesquels je ne voyais rien de glorieux.»


(*) Les meilleurs cueilleurs récoltent 200 kg de feuilles par jour, soit 8 € par jour.
(**) Tracy Chamoun, Au nom du père. pp. 115-116. Ed. de poche.
Cameron Highlands, Logements des ouvriers agricoles (c) Yves Traynard 2007


Le site de la plantation BOH