Le discours est martelé sans cesse, à chaque événement politique, anniversaire, intronisation de sa majesté, conseil des ministres… «racial integration is crucial for the developpement of the country».
Aujourd’hui la presse évoque des «interracial homestay» échanges de famille le temps des vacances scolaires pour apprendre à se connaître et lever les défiances. Car avec le système scolaire en place où les Chinois placent leurs enfants dans le privé il n’y a de véritable cohabitation raciale qu’à l’âge adulte.
«There was only integration among working peers while sincerity, a caring attitude, honesty and understanding of one racial group towards another was still not achieved». Valeur des mots. L’intégration raciale n’a pas du tout le même sens qu’en France. L’approche n’est pas philosophique mais pragmatique. On ne fait pas de longs discours sur l’égalité ou sur la notion de races. Il semble incongru de demander à un Chinois, un Indien et un Malais de se dire «équivalents» humainement. Les mariages mixtes sont l’exception et chacun vit sa vie. Il n’y a pas une minorité venue récemment à intégrer, mais des populations hétérogènes qui DOIVENT vivre ensemble pacifiquement sous peine de détruire l’unité nationale et donc ruiner l’économie. La menace est claire c’est la guerre civile et la pauvreté. Cette approche pragmatique de l’intégration raciale, pour nous originale, gagnerait à être mieux connue.
Autre aléa de la perception. Si vous arrivez par le ferry depuis Butterworth, Georgetown vous paraîtra une petite ville coloniale paisible. Mais si vous y parvenez en empruntant comme je l’ai fait l’immense pont à l’heure de pointe c’est une toute autre image de la ville que vous obtenez. Celle d’une île trépidante, embouteillée, active. Ce simple exemple pour montrer, si besoin est, à quel point la perception d’une même réalité peut être variable tout particulièrement lors d’un court séjour.
Peu importe le chemin je suis parvenu non sans peine(*) à Georgetown sur l’île de Penang. Love Lane l’accueil fut assez déroutant, vous en saurez plus demain…
(*) Bus depuis Tanah Rata pitoyable. Retard au départ, changement de bus inopiné à Iboh, nul bus VIP à 20 places pour lequel nous avions payé. Et bien sûr aucun conseil quant à l’accès rapide à Georgetown lors de l’arrêt à Butterworth.
===== Programme et autres notes
Quelques autres articles du Sunday Star
Going back in time. Un couple à la recherche des planters bungalow va publier un livre. Ils confirment que le développement du pays s’est réalisé en grande partie grâce aux planteurs (hévéa, thé, palmier à huile)
En Une. Projet de loi pour interdire aux ONG le recours à des intermédiaires trop gourmands dans la levée de fond. Singapour disposerait d’un Commissioner of Charities. En Malaisie le contrôle dépend de chaque ministère et serait donc peu fiable. Les ONG, voilà un sujet intéressant pour un voyage au présent. Un thème particulièrement riche dans certains pays africains où les ONG constituent un secteur économique à part entière.