L’étape alpine du lac Toba m’a permis de souffler au sens propre comme au figuré, dans un cadre étrangement peu asiatique. Les pins, l’eau douce, même les nombreux clochers d’églises(*)… tout vous trompe dans ce paysage. La page malaisienne est bien tournée. Cette fois à moi l’Indonésie, la vraie ! De retour à Medan depuis hier j’ai visité le centre-ville. Rien de grandiose. La place Merdeka encadrée d’un Pizza Hut et d’un Mac Do. L’indépendance (merdeka) à le goût de la dépendance. Les franchisés et filiales gagnent du terrain. J’ai relevé des noms familiers : Bata, Carrefour, Axa, Danone, Lafarge. Le monde s’uniformise. Même la vieille bonne de l’hôtel Zakia(**) où je loge pleurait sur les malheurs de Paris Hilton !
En contrepoint une exposition dans l’enceinte de la grande mosquée présentait les photos d’Abou Ghraib et de Palestine. Avec mot d’ordre de boycott de marques supposées israéliennes : Mac Do et Nokia entre autres.
Comme je n’avais rien à faire je me suis rendu en pèlerinage au temple de la consommation médanais : le fameux Sun Plaza. Rare repère dans cette ville plate pour cause d’aéroport en centre-ville. Cette immense galerie commerciale est le lieu de rendez-vous de la jeunesse des classes moyennes.
(*) les Bataks qui peuplent presque exclusivement la région font partie de ces îlots de chrétienté aménagés par les colons européens en Asie du Sud-Est. On y trouve pratiquement tout ce qu’on l’on a chez nous.
(**) Hôtel Zakia : 5€ moustiquaire de rigueur. Ch. 6. Beaucoup plus calme que l’hôtel Raya plus avenant pourtant.