Purnama c’est la pleine lune ! Le temps s’améliore un peu. J’en profite pour me «faire» les musées entre deux ondées. Ubud, se révèle un […]
Comme le musée Puri Lukisan visité hier, l’ARMA(*) présente une collection d’oeuvres totalement consacrées au Bali «authentique» ses femmes nues, ses temples et cérémonies, ses dieux, ses rizières et sa végétation luxuriante. Comme si Bali n’avait ni motos, ni voitures, ni hôtels-club, comme si Kuta et Denpasar n’existaient pas et n’avaient jamais connu d’attentats. Comment expliquer un tel déni du présent de la part d’artistes contemporains généralement à l’écoute de leur temps ? Les artistes balinais seraient-ils condamner à chanter éternellement la douceur de Bali ? Progressivement c’est ce biais d’artifice qui se dégage de cette île. Les Balinais seraient-ils otages de leur image à laquelle ils seraient tenus de se conformer pour satisfaire le goût prononcé du touriste pour une certaine idée de l’exotisme ? À moins que cette censure soit exercée par les musées, ce qui reviendrait à peu près au même ? Dans les deux pavillons de l’ARMA je n’ai trouvé que deux oeuvres avec une teneur un peu contemporaine : une autre toile de I Wayan Bendi avec cette fois des touristes photographes portant sac à dos griffés «Bali» et une oeuvre composite d’I Made Wiradana originaire de Denpasar intitulée Milk Bath [2002]. «The paintings depicts the social gaps phenomena in community’s lifestyle» indique la légende. Coca Cola, monokini, la toile ose tourner la page des odalisques languissantes et nues du Bali des découvreurs. Deux rares exceptions totalement absentes des nombreuses «galeries» d’Ubud.