Son de cloche

Hier au retour de Borobudur j’ai rencontré Sophie sympathique professeur d’administration dans un lycée québécois. Elle a effectué une mission humanitaire d’un mois en formation entrepreunarial à Madagascar et y a appris un peu de la patience que requiert les projets de développement.
Le soir nous sommes passés ensemble au festival de Yogya au fort hollandais très bien agencé(*) pour assister à un spectacle de danse «classique». Rien à voir avec le Lac des Cygnes. Entendez plutôt par là des danses avec jeux de mains gracieux, drapés de batik, maquillage et couronnes dorées, accompagnées d’une musique sur fond de gamelans. Un esprit aussi mal préparé que le mien aurait dit danse balinaise. Hérésie ! A Yogya on danse javanais. Ce que confirme une indonésienne qui anime une école de danse locale. Échange intéressant sur la mixité des cultures à l’heure de la mondialisation et de l’Islam radical. Notre interlocutrice y voit plus une richesse qu’une contradiction. Les Javanais ont l’habitude d’assimiler les cultures, d’où qu’elles viennent. Le terme musique classique, à base de gamelans, semble parfaitement correspondre à notre acception. Il ne s’agit ni d’un répertoire religieux, ni d’un répertoire folklorique et populaire mais bien d’une catégorie à part qui ne se mélange pas du tout avec la variété contemporaine qui fait la joie des ados. C’est une musique de cours, savante finalement peu représentative de ce qu’on écoute à longueur de temps ici. Heureusement car une oreille peu préparée se lasse assez vite de ce son de cloche. En musique comme en cuisine il ne faut pas espérer tout apprécier sur le champ !

(*) Fort Benteng Vredeburg
===== Programme et autres notes
Rencontré le cinéaste de Fourcolors. Ses court-métrages ont participé à différents festivals dont «Signes de nuit». Acheté un DVD de trois de ses oeuvres.