Tous les sociologues du tourisme s’accordent sur au moins un point que décrit parfaitement Daniel Vander Gucht(*).
Notre monde est en muséification avancée ; la patrimonialisation – extension quasi infinie de la qualité des objets qui peuvent prétendre accéder au statut de patrimoine – est généralisée.
Mais Vander Gucht va plus loin que ses collègues en soutenant que la saisie spéculaire du monde nous apprend à nous satisfaire de sa seule représentation et que, dans ce biais, la réalité finit par nous encombrer.
Il y a là un cri d’alarme. Mais ce que ne disent pas les sociologues c’est comment sortir nos caravanes d’Homo Touristicus de cette ornière. Si ce n’est pas leur métier que de guérir les maux qu’ils révèlent, à qui revient cette tâche ?
(*) Ecce Homo Touristicus – Identité, Mémoire et Patrimoine à l’ère de la muséalisation du monde, Daniel Vander Gucht, Labor, Collection : Quartier Libre, 2006. L’auteur est docteur en sciences sociales, spécialisé en sociologie de l’art, il enseigne à l’Université Libre de Bruxelles. Ouvrage consultable au riche rayon muséologie de la Cité des sciences de la Villette.