Solidairement, je me suis rendu à la Chorba pour tous dans le 19e arrondissement(*). Un chapiteau sans joie où l’on fait la queue nombreux et tristement pour une infâme soupe au gras, une gazouze, et trois dattes offertes par une société de transfert d’argent qui a le mécénat au plus près de ses intérêts. Manger en 1/4 heure et laisser la place pour le service suivant, est-ce vraiment cela le partage ? Sommes-nous que des estomacs ? Chers organisateurs ressaisissez-vous, un peu de chaleur humaine !
La même impression m’a gagné lors de la soirée offerte par la Mairie de Paris à l’occasion du Ramadan(**). Bercy, c’est monumental, mais quelque chose de plus intime ferait largement l’affaire. Et puis une rupture de jeûne, avec sachet repas pris sur des gradins, sans communion, elle est vraiment dure la laïcité ! Et cet animateur benêt, qui se croit obligé de parler verlan avec un accent racaille parce que nous sommes entre musulmans, et qui n’a même pas perçu qu’en France tous les Musulmans ne sont pas Maghrébins. Ça fait peur et parfois on regrette seulement d’être venu. La soirée fut heureusement sauvée du naufrage par l’orchestre chaâbi qui réunissait des musiciens juifs et musulmans d’Algérie séparés depuis un demi-siècle(***).
(*) Une chorba pour tous, 29, rue Riquet, Paris.
(**) Nuit du ramadan organisée le 29 septembre 2007 au Palais omnisports de Paris-Bercy
(***) Projet El Gusto regroupant des stars de la musique chaâbi, musique populaire de la capitale algérienne aux sonorités arabo-andalouse mais qui se nourrit aussi aux sources du tango, de la rumba, du cha-cha-cha des années 1940…