Questionné sur l’accroissement du temps libre, Jean-Louis Servan Schreiber décrit une situation diamétralement opposée à celle qui prévalait au XIXe s.
« Le paradoxe est que nous nous trouvons en même temps dans une plus grande disponibilité temporelle et dans une plus grande vacuité de contenu, puisque toute la pensée en kit ou en confection, toutes les doctrines et les religions se sont morcelées et éparpillées. Nous sommes dans un vide philosophique réel, si bien qu’il y a pour beaucoup d’entre nous une double indisponibilité : une indisponibilité au temps et une absence de structuration intérieure. […] Ainsi, une des données qu’il me paraît nécessaire d’inscrire dans l’organisation sociale liée à la sphère des loisirs est la prise en compte de cette disponibilité latente et l’observation de ce que les gens pourront et voudront en faire dès lors qu’ils seront saturés de pure consommation et de repos. »(*)
(*) Observatoire des loisirs et des vacances (créé par VVF Vacances). Le nouveau temps libre. Regards sur les loisirs et les vacances des Français, 2000. Opuscule réalisé avec la collaboration de chercheurs, d’économistes, de psychologues et de sociologues. p. 22.
Pour citer cet article (format MLA) : Traynard, Yves. « Vacuité de contenu par Jean-Louis Servan Schreiber ». ytraynard.fr 2024 [En ligne]. Page consultée en 2024. <https://www.ytraynard.fr/2007/10/vacuite-de-contenu-par-jean-louis-servan-schreiber/>