Fini le confort façon Marmara. Je partage un dortoir à l’hôtel Orient avec Bradt un jeune papy néo-zélandais. Musicien amateur, il a vendu son entreprise de BTP pour parcourir le vaste monde avec son fidèle compagnon… un violon. Ce n’est pas le premier papy que je croise dans les hébergements traditionnellement réservés aux juniors. Allongement de l’espérance de vie, préretraite, veuvage, divorce, célibat autant de mutations sociales qui transforment les auberges de jeunesse en refuge a seniors. Ils préfèrent voyager longtemps mais chichement plutôt que confortablement et au pas de course. Le phénomène s’accentue depuis que les jeunes roucoulent de plus en plus tôt, préférant dès le plus jeune age l’intimité du «queen bed» au potache dortoir. Bref, en matière d’hébergement à bon marché c’est le monde à l’envers.
Avec la diminution des pensions, le temps n’est peut-être pas loin des auberges de vieillesse équipées de gros caractères, pantoufles et infirmerie… et avec consignes de silence. Le Routard qui fait la couverture du célèbre guide n’a pas fini de vieillir.
En attendant, pour fêter la fin de ma mission Marmara, j’ai passé la journée sur un bateau à monter et descendre le Bosphore. Déjeuner au soleil au pied de la forteresse d’Anadolu Kavagi qui défendait l’accès à la mer Noire à portée de canon. Journée chiche mais pleine.
(*) Orient Hostel
(**) Yoros Cafe Restaurant. Anadolu Kavagi.