A bientôt 50 ans j’entame aujourd’hui mon premier voyage organisé. Non pas que je n’ai jamais organisé mes voyages, bien au contraire, mais cette fois j’ai laissé à une agence le soin de s’en occuper. Organisé et en groupe dois-je préciser. Thérapie agoraphobe ou provocation, s’enquièrent certains ? Ni l’un ni l’autre. Je ne vais pas observer les Bidochon en voyage comme je l’ai entendu (car on est tous le Bidochon de quelqu’un), non je vais essayer de comprendre ce qui pousse des Français plutôt moyens (si ça existe encore) à voyager de cette manière. Ce qui les motive, ce qui les anime en voyage, ce qui peut être perçu, ce qui est exprimé et ce qui ne l’est pas pour approfondir bien évidemment mon sujet. Je ne suis pas sociologue et je n’aurais donc pas ce regard distancié ni l’acuité qui sied au chercheur.
Ce qui m’a fait voyager en individuel jusqu’à présent n’a pas été du mépris mais un évident besoin de liberté de mouvement, de faire du voyage une aventure plus personnelle que collective. Mais trop de proches voyagent en groupe, qui ne voyageraient pas sans cette élémentaire prudence pour que je leur jette la pierre.
Le départ m’avait quand même réservé un peu d’aventure. La grève des transports bat son plein aujourd’hui avec un métro toutes les heures et de rares bus pour Roissy archibondés. Pas de quoi écrire un roman pour autant. En vol mes voisines de cabine font le même circuit que moi et pour elles c’est aussi le baptême du voyage organisé ! Première surprise : je ne serais pas le seul routard du groupe et surement pas le plus jeune. A l’arrivée, les voyageurs se jaugent. Un accompagnateur attend à la sortie de l’aéroport, affichette Marmara comme dans les films. Echange de banalités en attendant les retardataires et en route pour la vingtaine de clients arrivés de Paris par le même vol. Ce transfert à l’hôtel est l’occasion pour l’accompagnateur de donner quelques repères sur la ville dans un français très honorable malgré l’accent. Istanbul, 3 millions d’habitants, 11 millions avec sa banlieue. Des conseils : attention aux pick-pockets mêmes s’ils sont rares, le change (1.72/1.73, éviter de changer à hôtel), le bon usage de l’eau minérale, les règles du marchandage (30% mais pas à la supérette svp), les arnaques au taxi qui doivent faire préférer le tram’ et la marche, les sites incontournables, les jours de fermeture… Deuxième surprise : des conseils judicieux et une bonne dose d’honnêteté. Suit la météo (incertaine), et le programme (les inclus et les options). Concis et largement suffisant pour l’heure tardive (minuit). Couché à 2 h du mat’ heure locale (1h heure à Paris). On ne sait pas trop qui sera du voyage et qui est venu en séjour libre, d’autres participants arriveront demain. Amabilités discrètes à l’ascenseur. V. : « un groupe c’est aussi ce qu’on y apporte« .
PROGRAMME
Vol direct Paris-Istanbul, Onur Air.
Transfert aéroport-Hôtel.Dépose en route des clients selon standing.
Hôtel Grand Savur. Près de l’aqueduc de Valens, derrière la Belediyé. Ch. 106. Petites chambres. Odeur de moisi.
Pour citer cet article (format MLA) : Traynard, Yves. « J1 Paris-Istanbul ». ytraynard.fr 2024 [En ligne]. Page consultée en 2024. <https://www.ytraynard.fr/2007/11/j1-paris-istanbul/>