Déc 182007
 

C’est Daniel Lapierre qui m’a convaincu de m’inscrire à mon premier voyage organisé. Dans Tourismania(*), il porte un regard doux-amer sur ses compatriotes dont il a fait l’objet de son livre. Il en tire quelques sagesses « Tout compte fait, les voyages organisés, tout au moins ceux que j’ai personnellement effectués, sont le reflet de l’humanité : un curieux mélange de meilleur et de pire. Et je m’aperçois que, dans cette définition, se trouve la recette de leur réussite » (p.141.)
Il nous offre aussi plein d’anecdotes drôles ou cruelles mais tellement humaines. D’un voyage au Maroc par exemple : « Durant les quinze jours que dura le circuit, sans jamais donner de signe d’ennui, ni se laisser aller à la récitation bien apprise, il meubla les longues heures de déplacement de véritables cours vivants sur son pays, rattachant sans cesse son histoire à la notre. […] Cela me rendait malade d’entendre une partie du car, le fond, bien entendu, converser et rire sans l’écouter. Une grande partie d’entre eux n’avaient pas caché que le grand moment qu’ils attendaient, c’était la soirée « Danse du ventre »». (p.118).


(*) La tourismania, ou, Les joies et misères du tourisme organisé, Daniel Lapierre. Edition des Vérités. 2005.
Dernière de couverture.

Qu’est-ce qui pousse de plus en plus de voyageurs à pratiquer le tourisme de masse, organisé, par tour-opérateurs, au bout du monde?
Besoin d’évasion, de rencontres insolites, anonymes, de fuguer, d’enrichissements culturels, de découvertes, de dépaysement, de vérifier ses repères, de rechercher des ersatz, de se confronter à l’inconnu… Peu échappent à cette frénésie moderne du style consommation rapide, “fast food”. Certains sont devenus de véritables boulimiques du voyage organisé.
Nos vies matérialistes nous obligent à des décompressions de plus en plus exotiques et répétées, quelle que soit la saison. Et des séjours lointains s’avèrent bien moins chers, bien que plus luxueux, que dans l’hexagone.
Quoi de plus édifiant sur le comportement de nos contemporains que de les voir évoluer hors de nos frontières, de leurs barrières ? Chacun libère un brin de quelque chose comme une pieuvre poursuivie. Cela en devient comique et significatif. C’est aussi tout le principe de la chimie et de ses réactifs lors-qu’on trempe des corps dans des solutés étrangers. Des résultats sur bases peuvent être totalement surprenants.
Daniel Lapierre s’est appliqué à faire jouer ses bandelettes révélatrices, celles que l’on plonge dans des liquides ou substances pour en connaître les variations. Devenu accroc de cette méthode consistant à découvrir “à tout prix”, il est devenu vigie analytique, malgré lui, tant les circonstances l’ont surpris. Vous ne manquerez pas de vous amuser de ces constats, des travers de nos concitoyens, par une plume et un œil exercés.
Vous voulez vraiment voyager ? franchir les enclos qui vous entourent, alors, avant, dégrisez-vous au contact de ce qui vous surprendra peut-être un peu moins par la suite ! Vous partirez, livre en mains, aux quatre coins du monde, trouvant à chaque ligne des sites captivants et des situations burlesques. Vous découvrirez la justesse des joies et des misères de ces formules aguichantes.
Ce n’est pas un guide touristique, juste un défibrillateur de notre monde actuel, aux contours virtuels. Les êtres y transpirent tellement, autrement.
Naguère, les voyages étaient réservés à une élite. Aujourd’hui, ils se popularisent, créant parfois des mélanges en tout genre, pour raison de “remplissage”, grâce aux moyens de transports récents, à grande vitesse.
Un milliard d’humains se croisent ainsi essentiellement dans les aéroports du globe, chaque jour.
Et ce livre vous apprendra comment réaliser des affaires, insolites, pas si loin tout compte fait...