Je l’avais annoncé dans un feuillet sur Le boom du tourisme-réalité. Ce soir, c’était la première des Belles âmes à Chaillot, un texte de Lydie Salvayre adapté et mis en scène par Laurence Février(*).
Un écrivain en mal d’inspiration, une journaliste d’un magazine glamour, un couple de bourgeois idéalistes… quelques «belles âmes» partent avec le voyagiste Real Voyages, à la découverte des banlieues de France et d’Europe. Le spectacle on le devine est dans le bus. Mais la critique n’est pas tant sur le tourisme-réalité comme beaucoup l’ont lu, mais sur l’indécence des propos et au final sur l’injustice elle-même et l’incapacité à la voir.
La dénégation que je dénonce dans « Les Belles Âmes », dénégation ça veut dire refuser de voir ce qu’on a sous les yeux, refuser d’entendre ce qui hurle. […] J’ai le sentiment en ayant écrit «Les Belles Âmes» et en enregistrant les réactions qu’elles ont provoquées que l’interdit en France aujourd’hui c’est d’abord l’éducation sociale, c’est de dire qu’il y a faillite dans le système. J’ai l’impression que ça c’est de l’ordre de la transgression , alors que le sexuel par exemple n’est plus du tout interdit en littérature.(**)
(*) Jusqu’au 22 février. Théâtre de Chaillot. Paris. Les Belles âmes, Lydie Salvayre, Éditions du Seuil, 2000.
(**) Interview de l’auteur.