La LQR, c’est la lingua Quintae Respublicae (langue de la Ve République), langue fustigée par Eric Hazan dans son dernier essai(*). Exemple.
L’élite. Pour ne pas dire « classe dominante », on préfère un terme «objectif». L’élite, c’est objectivement les meilleurs. Il y a quelque temps encore, personne n’aurait pensé à utiliser ce mot pour désigner l’oligarchie. On ne dit jamais que Lagardère ou Dassault sont des oligarques, ce qu’ils sont évidemment. Cette désignation est exclusivement réservée aux Russes. Comme pour toutes les novlangues, la fonction de la LQR est de masquer le réel. Remplacer les opprimés par les exclus, c’est remplacer la lutte pour la justice sociale par l’humanitaire. (**)
(*) LQR, La propagande du quotidien, éd. Raisons d’agir, 126 p., 6 €.
(**) Entretien avec Eric Hazan. Télérama n° 2938, 26 Juin 2006.
Pour citer cet article (format MLA) : Traynard, Yves. « La LQR, crépuscule parisien ». ytraynard.fr 2024 [En ligne]. Page consultée en 2024. <https://www.ytraynard.fr/2008/01/la-lqr-crepuscule-parisien/>