Moment fort au CWB pour la projection de Un aller simple de la jeune réalisatrice belge Cathy Min Jung(*). Un film largement autobiographique, qui raconte ses aller-retour en Corée, qu’elle a quittée à trois ans après son adoption par une famille belge. Bien qu’écrite à la première personne, cette histoire de retour aux sources nous touche tous. Pas en vertu de compassion même si l’émotion est vive, car Cathy Min Jung va bien merci, mais par sa portée universelle. Un peu comme dans l’Enfant sauvage de Truffaut, son regard soulève sans le dire des questions qui dépassent largement l’adoption. Le choc des cultures (sens de l’abandon et de la réussite dans le Confucianisme), les liens de sang (entre biologique et culturel), les sentiments « universels » (amour filial ?), le poids de la mémoire et de la prime enfance (qu’a-t-on acquis à 3 ans qui puisse ressurgir trente ans plus tard ?), de l’apparence (Cathy a tous les traits d’une Coréenne mais ne peux communiquer et ce n’est pas qu’affaire de langue), de la détermination de nos existences. Pour toutes ses questions posées qui dépassent la singularité de votre itinéraire, merci Cathy Min Jung !
(*) Un aller simple ? de Cathy Min Jung. Video, 40mn. Tanguy, Christelle et Cathy sont Coréens d’origine. Leur adoption par des familles belges a eu lieu dans les années 1970. Trente ans plus tard, le mariage de l’un d’entre eux les ramène, ensemble, dans le pays qui les a vus naître. Comment chacun vivra ce retour aux sources ? Nota : il y aurait 200 000 Coréens adoptés dans le monde.