Mar 062008
Partir, mais pourquoi donc ?
Morad inspecta ses babouches et me répondit :
– Parce que je ne vois plus ma ville.
– Comment ça ?
– Les étrangers ont volé mes yeux. […]
– Depuis que nous avons une parabole sur le toit, nous sommes happés par l’autre monde ; aveuglés par sa lumière, au point que la médina nous paraît désormais comme une gigantesque décharge, un rebut de misère et de ruine.(*)
(*) Mahi Binebine, Le griot de Marrakech. Ed. de l’aube, 2006. (Les yeux volés, pp.99-100)