L’oasis de Siwa a beau être perdue au milieu du désert libyque, à l’extrême nord-ouest de l’Egypte, s’y rendre est on ne peut plus simple. D’Alexandrie on emprunte la route côtière vers la Libye. C’est une belle quatre voies, droite comme un alif, mais coulée trop loin de la Méditerranée pour offrir un quelconque attrait.
Seuls les hauts murs des marinas qui abritent les Cairotes l’été rompent la monotonie. Les touristes européens cherchent la chaleur en Egypte, les Egyptiens la fraîcheur ! Les entrées monumentales de ces resorts à l’égyptienne portent haut l’insigne distinctif des lieux : Porto marina, Cleopatra, Alexmed… autant de repères stratifiant de la petite classe moyenne égyptienne. Caution de respectabilité, des mosquées ostentatoires trônent à l’entrée de ces gated communities dédiées au plaisir et totalement désertes en cette saison. Poursuivons donc notre chemin pour l’oasis ultime. Au terme de 300km de cette voie rapide, bien après le cimetière d’El-Alamein et juste à la sortie de Marsa Matruh on prend à gauche la seule route qui s’enfonce vraiment dans le désert. Encore 300 km de plate étendue rocailleuse que seule une gargote improbable désaltère et on y est. Dans une dépression piquée de gros djebel en mille feuilles, apparaît l’oasis, chère à Alain Blottières. Les touristes verront un gros village là où les habitants parlent de petite ville c’est selon. Palmiers, oliviers, sources chaudes. Cela aurait pu être Palmyre, Biskra ou Ghardaïa. C’est Siwa, dont l’oracle était si célèbre qu’Alexandre le Grand fit le déplacement pour se convaincre de conquérir l’Asie. Dans la cariole de Khaled qui me dépose à l’hotel j’en demande pas tant au dieu Ammon. Juste le calme pour quelques semaines histoire de boucler sereinement mes travaux.
Mar 262008