Mar 012008
 

On a là une bonne mesure de la distance, souvent inaperçue, entre la sociologie et l’ethnologie qui autorise ou même favorise tant chez les auteurs que chez les lecteurs, les postures esthètes : n’ayant jamais pleinement rompu avec la tradition du voyage littéraire et le culte artiste de l’exotisme [suit un rappel de Tristes Tropiques] cette science sans enjeu actuel, autre que purement théorique, peut à la rigueur remuer l’inconscient social (je pense par exemple au problème de la division du travail ou entre les sexes), mais très délicatement, sans jamais brutaliser ni traumatiser.
[…]
Comprendre, c’est comprendre d’abord le champ avec lequel et contre lequel on s’est fait.


(*) Pierre Bourdieu, Esquisse pour une auto-analyse, Raisons d’agir, 2004, p.60-61. Ce texte intense, ultime adieu au bout du chemin, le lecteur exigeant (.. .) aura néanmoins à cœur de l’interroger à partir de ses silences et de ses ‘censures’, en ses ‘dénégations’ comme en ses ‘refus de savoir’. Nécessaire mise à l’épreuve et à coup sûr seule vraie mise en œuvre possible, pour qui souhaite au sociologue autre chose que ‘la fausse éternité des mausolées’. Le Monde des Livres, Jean Birnbaum, 29 Janvier 2004.


Pour citer cet article (format MLA) : Traynard, Yves. « Posture esthète ». ytraynard.fr 2024 [En ligne]. Page consultée en 2024. <https://www.ytraynard.fr/2008/03/posture-esthete/>

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