Avr 292008
 

Malgré une angine tenace l’épisode du vol et un nomadisme passager [Siwa, Marsa Matrouh, Alexandrie] l’écriture avance. Ma chambre alexandrine dispose même du Wifi ce qui pour mes recherches est quand même bien pratique. J’ai retrouvé Segalen sur le net(*) et même si son Réel n’a pas forcément à voir avec le mien j’en ai extirpé des citations.

L’imaginaire déchoit–il ou se renforce quand il se confronte au réel ? Le réel n’aurait-il point lui-même sa grande saveur et sa joie ?

Le Réel n’a rien voulu dire ici que ce qui s’oppose au jeu pur de la pensée ; ce qu’on touche, ce qu’on voit et flaire, ce qu’on mesure, ce qu’on sent. Le débat a lieu entre ces deux exclusives données…

Non ! — et c’est interloquant — le Réel mijoté d’avance ne s’oppose pas à l’irréel comme un gros lutteur au maître en lutte japonaise ; — il existe, tout simplement, et on le subit.

L’avant-monde et l’arrière-monde, cela d’où l’on vient, et cela vers où l’on va… La mémoire amplificatrice et dansante, la belle infidèle aux apparences minutieuses, est sœur, de même race et de même essence que la prévision nourrie d’avance d’images et d’émotions… Et il faut s’examiner beaucoup, se forcer même un peu à trouver du nouveau personnel, de l’imprévu, et ce choc incomparable du Divers, là où des gens qui ont écrit et parlé la même langue, ont déjà passé en abondance.


(*) Equipée, Voyage au pays du Réel. Ce très beau texte bref et lumineux comme un éclair est disponible en ligne.

Paris, (c) Yves Traynard 2008