Mai 032008
 

Alexandrie, Musée national (c) Yves Traynard 2008 Le musée national d’Alexandrie est divisé abruptement en trois sections. On imagine, vue la nature archéologique du musée que cette répartition correspond à des ères culturelles et civilisationnelles, qu’elle marque aussi des temps, des chronologies soigneusement étudiées. Pourtant la lecture de ces ères fait apparaitre des différences d’épaisseur extraordinaires, des zones d’ombre aussi. L’absence d’homogénéité dans leur sélection est patente. Qu’on en juge.

  • Section Pharaonique : référence « dynastique », à la politique, au gouvernant, le Pharaon tout puissant. Durée : 2500 ans.
  • Section Gréco-romaine : appel à des références étrangères, peuplement et culture. Durée : 600 ans.
  • Section Islamique et Copte : la référence religieuse forme civilisation. 1700 ans.

A ceux qui me disent que représenter le contemporain est une difficulté insurmontable je réponds volontiers que la représentation du passé est largement arbitraire aussi. Il est des choix qui sont loin d’être neutres. Par exemple la suprématie du religieux dans la dernière période ; la mise en avant des Coptes comme part d’un choix politique de visibilité. Il y aurait à dire sur ces raccourcis ; il en faut pourtant, les accepter mais en soulignant au minimum leurs limites. Et on peut se poser cette question : dans cette ventilation où place-t-on l’Egypte contemporaine ? Est-elle encore islamique et copte ? Ce concept de civilisation est-il complètement dépassé ?