Ross Daly était à Paris ce soir pour un unique concert au Théâtre de la Ville. Comme chaque année le public était au rendez-vous ; salle comble et enthousiasme, même s’il manquait à l’appel une de ses plus ferventes admiratrices retenue en Indonésie… Moins œcuménique que dans ses concerts précédents, Ross Daly est revenu avec une formation plus strictement crétoise (à l’exception du cadet des Chemirani). Néanmoins, notre Irlandais qui a fait de la Crète sa maison depuis plus de 30 ans n’a pas manqué de commenter son programme en insistant sur les filiations de la musique grecque avec l’Asie mineure. Il se défend d’ailleurs d’être un musicien crétois. « Je ne suis ni Crétois, ni Turc, ni Afghan » [..] J’ai écouté des musiques traditionnelles de l’Orient, du Moyen-Orient, des Balkans, de l’Asie Centrale… Je cherche des racines communes à ces traditions qui sont pour moi sources de création.« (*) Fin connaisseur des musiques traditionnelles, cet artiste de talent, subjugué par le sitar de Ravi Shankar en 67, est capable de passer de la lyra, au tarhu, du rabab au saz avec une grande élégance et de s’entourer de musiciens et chanteurs iraniens, turcs, d’Asie centrale avec un même bonheur. On le voit sur cet extrait avec Huun Huur Tu un chanteur d’Asie centrale originaire du Tuva. Pas de doute c’est un GRAND.
(*) Source : programme du concert.