Le photographe Samuel Bollendorff rapporte de Chine un portrait en cinq tableaux, présenté à la Maison des Métallos(*). Un regard sans concession sur les conséquences humaines et environnementales de la croissance chinoise.
- Je n’ai rien vu au Xinjiang : En prévision des JO, le gouvernement chinois organise des campagnes officielles de photographie dans les régions colonisées pour leurs ressources énergétiques.
- Mines de charbon, les enterrés vivants : Les gueules noires d’une Chine toujours plus assoiffée d’énergie continuent de payer de leur vie le prix de la croissance. Chaque jour, une vingtaine de morts.
- Les ouvrières du Père Noël : 75% des jouets sont fabriqués en Chine par les ouvrières, douze heures par jour, sept jours sur sept.
- Les damnés du barrage de Pubuguo : promesses non tenues, taux d’indemnisation inacceptables, pressions physiques et policières, les paysans de Hanyuan tentent de lutter contre leur expropriation.
- Pollution, les villages du Cancer : les pollutions au plomb du village de Xiditou, déciment une population entière à 150 kilomètres de Pékin.
Le livre « A Marche Forcée » rassemblant textes et photos de l’exposition est publié pour l’occasion par les éditions Textuel. Une vision de la Chine assez différente de celles que proposent deux expos inaugurées simultanément avant-hier : art contemporain au Musée Maillol(**) et urbanisme à la Cité de l’architecture et du patrimoine(***). On ne peut que se féliciter de la diversité des éclairages offerts sur un pays qui va définitivement marquer le XXIe s. et avec qui nous devrons composer.
(*) Exposition de Samuel Bollendorff, Maison des Métallos. 94 rue Jean-Pierre Timbaud, Paris 11e. Du 23 mai au 20 juin, du mardi au dimanche de 14h à 19h (nocturne le jeudi jusqu’à 22h), et jusqu’à 20h30 les soirs de spectacle. Entrée libre.
(**) China Gold, l’art contemporain chinois. 18 juin-13 octobre 2008, Musée Maillol.
(***) Dans la ville chinoise, Regards sur les mutations d’un empire, 18 Juin-19 Sept. 2008, Cité de l’architecture et du patrimoine. L’exposition « Dans la ville chinoise », première de son espèce, a l’ambition de donner les clefs de compréhension d’un phénomène souvent occulté par une vision touristique.