Juin 202008
 

Le photographe Samuel Bollendorff rapporte de Chine un portrait en cinq tableaux, présenté à la Maison des Métallos(*). Un regard sans concession sur les conséquences humaines et environnementales de la croissance chinoise.

  1. Je n’ai rien vu au Xinjiang : En prévision des JO, le gouvernement chinois organise des campagnes officielles de photographie dans les régions colonisées pour leurs ressources énergétiques.
  2. Mines de charbon, les enterrés vivants : Les gueules noires d’une Chine toujours plus assoiffée d’énergie continuent de payer de leur vie le prix de la croissance. Chaque jour, une vingtaine de morts.
  3. Les ouvrières du Père Noël : 75% des jouets sont fabriqués en Chine par les ouvrières, douze heures par jour, sept jours sur sept.
  4. Les damnés du barrage de Pubuguo : promesses non tenues, taux d’indemnisation inacceptables, pressions physiques et policières, les paysans de Hanyuan tentent de lutter contre leur expropriation.
  5. Pollution, les villages du Cancer : les pollutions au plomb du village de Xiditou, déciment une population entière à 150 kilomètres de Pékin.

Le livre « A Marche Forcée » rassemblant textes et photos de l’exposition est publié pour l’occasion par les éditions Textuel. Une vision de la Chine assez différente de celles que proposent deux expos inaugurées simultanément avant-hier : art contemporain au Musée Maillol(**) et urbanisme à la Cité de l’architecture et du patrimoine(***). On ne peut que se féliciter de la diversité des éclairages offerts sur un pays qui va définitivement marquer le XXIe s. et avec qui nous devrons composer.


(*) Exposition de Samuel Bollendorff, Maison des Métallos. 94 rue Jean-Pierre Timbaud, Paris 11e. Du 23 mai au 20 juin, du mardi au dimanche de 14h à 19h (nocturne le jeudi jusqu’à 22h), et jusqu’à 20h30 les soirs de spectacle. Entrée libre.
(**) China Gold, l’art contemporain chinois. 18 juin-13 octobre 2008, Musée Maillol.
(***) Dans la ville chinoise, Regards sur les mutations d’un empire, 18 Juin-19 Sept. 2008, Cité de l’architecture et du patrimoine. L’exposition « Dans la ville chinoise », première de son espèce, a l’ambition de donner les clefs de compréhension d’un phénomène souvent occulté par une vision touristique.