Poursuite du programme philippin au pied des tours de la BNF avec le réalisateur Brillante Mendoza. Son Masseur(*) est un premier film joyau, aller-retour lancinant entre le corps d’un père décédé et celui du client de son fils. Cet autodidacte de la caméra (qui s’est formé auprès de réalisateurs philippins et dans la pub) n’a qu’une ambition : montrer la réalité de la société philippine. Une recherche de la vérité qui passe par la liberté laissée aux acteurs et une très longue préparation pour que la fiction rejoigne la précision documentaire. Si Le Masseur a été tourné en huit jours il a nécessité 6 mois de préparation intense, dont une immersion des acteurs dans les salons de massage. Cette exigence conduit Brillante Mendoza à travailler avec les comédiens qu’il a formé, dont Coco Martin qui fait ici ses premiers pas à l’écran. A l’issue de ce festival on voit se dessiner clairement une communauté mature de réalisateurs indépendants aux Philippines.
Katorse(**), autre film proposé aujourd’hui au festival Paris Cinéma, c’est l’âge en tagalog de l’héroïne à la fois enfant, femme et mère. Cette comédie de 1980 illustre en filigrane et non sans humour et faste hollywoodien, la vaste transformation sociale de la société philippine, entre attrait de la ville, fracture sociale, évolution des mœurs et profond catholicisme.
(*) 14h : Le Masseur (Masahista), Brillante Mendoza, MK2 Bibliothèque (13e), présenté par le réalisateur. Disponible en DVD en France.
(**) 16h : Katorse, Joey Gosiengfiao, MK2 Bibliothèque (13e)