Poèmes.
[A un pseudo-orientaliste]
Que ce que tu crois, soit.
Supposons que je sois stupide, stupide, stupide,
Que je ne joue pas au golf,
Que je ne comprenne rien à la technologie
Et que je ne sache pas piloter un avion !
Est-ce pour cela que tu as pris ma vie pour confectionner la tienne ?
Si tu étais autre que toi, si j’étais autre que moi,
Nous serions deux amis qui reconnaissent leur stupidité…
Le sot, comme le juif du Marchand de Venise,
N’a-t-il pas un cœur, du pain,
Et des yeux pour pleurer ?
[…]
La paix, propos du voyageur en lui-même
Au voyageur venant dans le sens opposé.
La paix, colombes de deux étrangers qui se partagent
Le dernier roucoulement au bord du gouffre. (**)
(*) Mahmoud Darwich, Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ? Actes Sud, 1996.
(**) Mahmoud Darwich, Etat de siège, Ramallah, janvier 2002. Actes, Sud 2004.
Pour citer cet article (format MLA) : Traynard, Yves. « D’un ciel à l’autre pareil, passent les rêveurs ». ytraynard.fr 2024 [En ligne]. Page consultée en 2024. <https://www.ytraynard.fr/2008/08/dun-ciel-a-lautre-pareil-passent-les-reveurs/>