Comme toujours dans les musées il n’est jamais question d’argent, sauf à la boutique. Combien gagnent les deux sociétés qui se répartissent le gâteau de la distribution de l’eau ? Comment les autres capitales du monde gèrent leur eau ? Quel est le prix au litre ? Mystère. Car si la Mairie de Paris est responsable de l’eau de la capitale elle ne fait qu’organiser le service public et contrôler l’action des sociétés délégataires : Eau de Paris pour la production et le transport de l’eau, Eau et Force-Parisienne des Eaux pour la distribution sur la rive gauche de la Seine et la Compagnie des Eaux de Paris pour la distribution sur la rive droite. En creusant un tant soit peu, ces deux dernières sociétés ne sont autres que des filiales des deux géants mondiaux respectivement Suez et Veolia dont les noms ne sont pas associés au musée. Cette initiative tout de même fort louable, lorsqu’elle aborde la qualité, le gaspillage ou les défis planétaire de l’eau(****) mériterait encore un petit effort pour être transparente… comme l’eau claire.(*****)
(*) Pavillon de l’Eau. 77, avenue de Versailles. Paris 16e. Le Pavillon est ouvert :
– pour les écoles, du lundi au samedi midi
– pour le grand public, du mardi au vendredi de 10h à 18h et le samedi de 11h à 19h.
(**) Senseauriel, L’eau et les 5 sens. Du 20 mai mai au 31 octobre 2008.
(***) Parcours conférences, sur le thème de l’eau à Paris.
(****) Les défis de l’eau, exposition du 1er semestre 2008 à découvrir en vidéo.
(*****) Pour appréhender les enjeux politiques et économiques de l’eau on se reportera au numéro 2900 de Problèmes économiques (La Documentation française) : la gestion de l’eau en France. 24 mai 2006.
DOSSIER : La gestion de l’eau en France
La politique de l’eau, une perspective française
Rapport au Premier ministre et au ministre de l’Ecologie et du Développement Durable
Jean-Claude Flory
Un prix de l’eau encore peu compréhensible
Cour des Comptes
L’effet de la délégation sur le prix de l’eau potable
INRA – Sciences sociales
Alain Carpentier, Céline Nauges, Arnaud Reynaud et Alban Thomas
L’efficacité relative du type de propriété dans le secteur de l’eau
Economia internazionale
Maurizio Conti
L’eau, un domaine d’excellence pour les entreprises françaises
Responsabilité et environnement – Annales des Mines
Claude Camilleri
Pour citer cet article (format MLA) : Traynard, Yves. « H2O senseauriel ». ytraynard.fr 2024 [En ligne]. Page consultée en 2024. <https://www.ytraynard.fr/2008/09/h2o-senseauriel/>
pour finir la visite j’irai bien jusqu’à la rue des eaux toute proche. Sachant evidemment qu’elle abrite le musée du vin.
Les grandes eaux minérales naturelles contre-attaquent contre l’eau du robinet en lançant la campagne : Que savez-vous de l’eau que vous buvez ?
Voir au sujet des de l’eau : « L’eau des multinationales, les vérités inavouables » de Roger Lenglet et Jean-Luc Touly.
4ème de couv :
Que cache notre facture d’eau ? Ce livre révèle les méthodes
des grandes compagnies de l’eau pour transformer les usagers
en « vaches à lait » et neutraliser les élus.
Témoignages à l’appui, il montre comment, grâce à la connivence
avec des hommes politiques et des syndicalistes, à des
comptes opaques, à des financements discrets, à des sociétés
aux apparences trompeuses, ces firmes s’emparent de marchés
et les conservent dans des conditions économiques douteuses.
L’enquête évoque au passage les dessous d’un des plus gros
scandales financiers de ces dernières années : le transfert sur
des comptes irlandais de milliards d’euros initialement destinés
à la réfection des réseaux de distribution.
Les pratiques abusives des multinationales de l’eau sont
lourdes de conséquences pour les usagers et représentent un
réel danger pour la démocratie. Plus dramatique, en Amérique
du Sud, en Afrique et en Asie, c’est parfois la population qui se
retrouve privée d’eau potable.
Toutefois, les choses commencent à bouger. Dans de nombreux
pays, les firmes ont dû changer d’attitude ou se retirer. En
France, de Toulouse à Lille, en passant par Paris, Lyon,
Marseille, Cherbourg, Castres, Neufchâteau, Varages et bien
d’autres, des associations se sont mobilisées pour imposer une
gestion plus transparente et moins coûteuse.
Cet ouvrage s’adresse à tous ceux qui ne veulent plus être
des payeurs aveugles et souhaitent apprendre à lutter contre le
commerce d’un patrimoine vital.
Préface de Danielle Mitterrand
Roger Lenglet est philosophe, journaliste d’investigation et
directeur de collection.
Jean-Luc Touly est salarié de la CGE depuis 1976. Il est aussi
président de l’Association pour le contrat mondial de l’eau
France, membre d’Anticor (association de lutte contre la
corruption) et du conseil scientifique d’Attac.
En complément : Le guide de l'eau publié par ATTAC.