Juil 242009
Parmi les nombreux ouvrages que j’ai empruntés à ma bonne bibliothèque Couronnes, je me suis jeté sur le petit fascicule des éditions Autrement qui dresse un portrait des étudiants chinois(*). Le livre est le fruit d’une collaboration plutôt réussie entre une sociologue (des faits, des enquêtes) et un journaliste (une langue accessible, une mise en perspective). De ce que je connais de la question désormais le livre sonne assez juste.
Sont passés en revue :
Sont passés en revue :
- L’accès à l’université : la folie du gaokao le bac chinois, l’effort familial,
- Les inégalités d’accès : ville/campagne – province/grandes métropoles, han-minorités, riches-pauvres,
- les diplômes : benke sur 4 ans, zhuanke sur 2-3 ans,
- Les universités prestigieuses (Beida et Qinghua à Pékin et Fudan à Shanghai), de premier rang (Nankai à Tianjin, Tongji à Shanghai)… et les autres,
- Les filières chaudes et les les filières froides,
- Les frais de scolarité : jusqu’à 1000 €/an, logement inclus,
- La psychologie des étudiants actuels : enfants uniques, « bénis du ciel »,
- La vie au campus : les grands campus à l’américaine, l’internat en dortoirs de six, amours et amitiés, la consommation et le marché étudiant,
- La course aux langues étrangères (enfin plus précisément à l’anglais)
- Les études à l’étranger (d’abord pour les recalés du gaokao) et ses escrocs,
- Le CV et la recherche d’emploi,
- L’omnipotence du PCC : les cours de politique, le patriotisme, la ligue de la jeunesse, devenir membre du PCC (intérêt et appréciation),
- La culture étudiante : consumérisme, underground, fascination pour les États-Unis, haine du Japon, tradition et crise identitaire,
- La génération post-Tiananmen : héritage, culture politique et internet.
L’ouvrage publié en 2006 après quatre années d’enquête reste tout à fait d’actualité et une bonne entrée en matière pour tout enseignant étranger parachuté en Chine. Le livre dresse le portrait d’une génération conforme à la société chinoise actuelle plus avide d’insertion dans l’économie mondiale que d’idéologie. La conclusion est limpide : « Vue de Chine, la démocratie est source de « désordre ». Si certains intellectuels et étudiants ne partagent pas cette vision et aspirent à une ouverture politique, le conservatisme politique et l’idée d’une voie de développement « à la chinoise » semblent très influents auprès de la jeunesse. »
(*) Aurore Merle, Michael Sztanke, Étudiants chinois. Qui sont les élites de demain ?, Autrement, Collection Frontières, Paris, 2006. Lire la fiche de lecture d’Alternatives internationales ; écouter l’interview de RFI.