J'ai retrouvé Baoding comme je l'avais laissée. La température est juste redevenue plus clémente ce qui n'est pas pour déplaire. Une étudiante de 3ème année est venue comme la première fois m'accueillir très gentiment à l'aéroport avec une voiture affrétée par l'université. Avec mon balluchon de míngōng(*) de luxe je me voyais mal emprunter les transports en commun. Faut dire qu'avec mes 50 kg de bagages j'ai chargé la mule.Avant de partir j'ai fait le plein de livres scolaires, romans, vidéos, et documents authentiques, dépouillant les offices de tourisme de leurs brochures illustrées, les présentoirs de nos mairies et bibliothèques, sans compter les lots de Direct Matin, Métro et autres magazines, journaux gratuits ou non et publicités patiemment collectés. Autant de supports pédagogiques potentiels censés donner un minimum de réalité physique à la France. Car à Baoding, faute d'expatriés, de boutiques, de restaurants, de journaux et TV français notre pays reste quand même plutôt de l'ordre du virtuel dans l'esprit des étudiants. Imaginez étudier à plein temps, pendant quatre ans l'anglais sans traverser une fois la Manche ou l'Atlantique !
Après un grand ménage dans mon studio(**), j'ai appliqué soigneusement les consignes, rester au soleil, se mettre coûte que coûte à l'heure locale pour atténuer les effets du décalage horaire. Pourvu que ça marche.
(*) En Chine, les míngōng, 民工 (abréviation de 农民工人 "nong min" = paysans, "gong ren" = ouvrier) sont les migrants intérieurs en Chine.
(**) Pour des photos du studio, c'est ici.