Comme chaque matin, à 7h30 j'ai pris la navette pour me rendre à l'université et donner mon cours. Pour une fois, la circulation était fluide. A 7h50, je m'installe dans la classe, vide. Serais-je le premier ? 7h55, toujours pas d'étudiants en vue. Etrange. 8h la cloche retentit et toujours personne en vue. Le bâtiment d'ordinaire grouillant semble désert. Enigme. La femme de ménage, seule âme qui vive au 4ème étage essaie en vain de m'expliquer ; il se passe quelque chose effectivement, mais quoi ? Je descends au secrétariat, croise d'autres profs en quête de leurs étudiants qui m'expliquent que l'administration a décidé de donner un congé en vue d'une manifestation… sportive, rassurez-vous. Evidemment, dans la précipitation on a oublié de prévenir les professeurs. J'annule donc également mes deux rendez-vous de 10h avec des étudiants de quatrième année à qui je prodigue des conseils personnalisés et retourne en ville profiter de ce congé inopiné, rare imprévu dans ma vie monastique chinoise. Mais un malheur arrive rarement seul. Espérant me consoler d'un macchiato au Honey pool, j'en suis pour un autre voyage blanc. Plus de macchiato ! Rester coucher parfois serait préférable.
Pour citer cet article (format MLA) : Traynard, Yves. « Rester coucher… ». ytraynard.fr 2024 [En ligne]. Page consultée en 2024. <https://www.ytraynard.fr/2009/10/rester-coucher/>