Avr 242010
Dans un entretien au Monde, le sociologue Alain Ehrenberg, spécialiste des questions mentales et observateur de l’individualisme contemporain, ne nie pas le malaise de la société française(*). Au contraire, il y voit même une spécificité nationale. « Le malaise dans la société singularise la France, il constitue une représentation collective que la société se donne d’elle-même. » Pour lui le « « malaise » se résume dans une double idée : le lien social s’affaiblit tandis qu’en contrepartie l’individu est surchargé de responsabilités et d’épreuves qu’il ne connaissait pas auparavant. » Il met en évidence la contradiction apparente entre la compétition entendue comme l’abandon des individus aux forces du marché et nos principes de solidarité.
Jusqu’ici, tout cela me parait assez juste. Mais les remèdes proposés laissent entendre que la société actuelle n’est pas réformable et que c’est à l’homme de s’adapter. Pour le sociologue, face à cette crise de l’égalité à la française, « il s’agit d’aider les gens à s’aider eux-mêmes, les rendre capables de saisir des opportunités en les aidant à entrer dans la compétition. » […] « Aujourd’hui, on peut marier efficacité et égalité. Mais à condition que cette politique n’implique pas l’abandon des individus à eux-mêmes. Il s’agit au contraire d’instaurer une responsabilité collective de lutte contre l’inégale distribution des capacités personnelles. De donner du corps à l’idée de solidarité qui, actuellement, tourne à vide. » Ce que propose Alain Ehrenberg n’est ni plus ni moins qu’une politique d’empowerment des individus au niveau de toute une nation, et ce, dès l’enfance(**). Autant je suis d’accord avec l’idée que la solidarité mérite d’être redéfinie, autant je crains que cette seule capacitation, pour l’avoir vue à l’œuvre dans des entreprises, vire à la mascarade.
Jusqu’ici, tout cela me parait assez juste. Mais les remèdes proposés laissent entendre que la société actuelle n’est pas réformable et que c’est à l’homme de s’adapter. Pour le sociologue, face à cette crise de l’égalité à la française, « il s’agit d’aider les gens à s’aider eux-mêmes, les rendre capables de saisir des opportunités en les aidant à entrer dans la compétition. » […] « Aujourd’hui, on peut marier efficacité et égalité. Mais à condition que cette politique n’implique pas l’abandon des individus à eux-mêmes. Il s’agit au contraire d’instaurer une responsabilité collective de lutte contre l’inégale distribution des capacités personnelles. De donner du corps à l’idée de solidarité qui, actuellement, tourne à vide. » Ce que propose Alain Ehrenberg n’est ni plus ni moins qu’une politique d’empowerment des individus au niveau de toute une nation, et ce, dès l’enfance(**). Autant je suis d’accord avec l’idée que la solidarité mérite d’être redéfinie, autant je crains que cette seule capacitation, pour l’avoir vue à l’œuvre dans des entreprises, vire à la mascarade.
(*) Alain Ehrenberg : « Le malaise dans la société singularise la France », Le Monde daté du 25.04.10.
(**) L’empowerment, terme anglais traduit par autonomisation ou capacitation, est la prise en charge de l’individu par lui-même, de sa destinée économique, professionnelle, familiale et sociale.
L’empowerment, comme son nom l’indique, est le processus d’acquisition d’un « pouvoir » (power), le pouvoir de travailler, de gagner son pain, de décider de son destin de vie sociale en respectant les besoins et termes de la société. L’autonomie d’une personne lui permet d’exister dans la communauté sans constituer un fardeau pour celle-ci. La personne autonome est une force pour la communauté. [Source : entrée Empowerment sur Wikipédia]
L’empowerment, comme son nom l’indique, est le processus d’acquisition d’un « pouvoir » (power), le pouvoir de travailler, de gagner son pain, de décider de son destin de vie sociale en respectant les besoins et termes de la société. L’autonomie d’une personne lui permet d’exister dans la communauté sans constituer un fardeau pour celle-ci. La personne autonome est une force pour la communauté. [Source : entrée Empowerment sur Wikipédia]