Mai 262010
 
Paris, Hôtel de Ville (c) Yves Traynard 2010Forum Convergences 2015, seconde journée. Le micro-crédit a le vent en poupe. Présenté comme la panacée quasi-universelle pour sortir de la pauvreté, ce dispositif vient d’essuyer (enfin) de sérieuses critiques.
Sortir des « success story » en matière de développement est particulièrement difficile, puisque c’est ce que nous, bailleurs, voulons entendre. Pourtant, la mise en histoire d’expériences heureuses ne relèvent ni plus ni moins que du marketing, qui peut tourner à la publicité mensongère lorsqu’elle ne sont pas corroborées statistiquement.
Paris, Hôtel de Ville (c) Yves Traynard 2010Évaluer réellement le microcrédit, ce n’est pas s’assurer de la viabilité des institutions bancaires qui les distribuent (qui vont bien qu’on se rassure), mais évaluer son impact sur la diminution de la pauvreté, puisque c’est leur ambition affichée. Et c’est là que le bât blesse. On écoutera avec intérêt le débat organisé par Le Monde entre Esther Duflo et Jean-Michel Severino pour mieux apprécier la nature des critiques qui se veulent constructives(*). Au passage, en parlant de marketing, il est intéressant de voir comment l’ancien Directeur de l’AFD décrit les objectifs du millénaire : une simple opération de communication ! Je suis pleinement d’accord avec Esther Duflo. Pour être efficace, la lutte contre la pauvreté doit s’éloigner des solutions « prêt-à-porter» et se défaire des dogmes ne serait-ce parce que les situations sont très différentes d’un pays à l’autre.


Convergences 2015 – Grand Débat Le Monde – 26 mai 2010 envoyé par ACTED.


(*) Voir l’article qui a déclenché la polémique en France : Microcrédit, miracle ou désastre ?, par Esther Duflo, Le Monde, 11.01.10.