Bien qu’ils ne soient pas exposés, il est intéressant de comparer les deux couples de touristes sculptés par Duane Hanson. Celui de 1970, un peu niais et stéréotypé mais triomphant et celui de 1988, accablé. On se demande comment l’artiste hyperréaliste aurait croqué les touristes de 2010 et on sort de l’exposition, non pas rêveur, mais songeur sur les voies pour atteindre le bonheur.
(*) Duane Hanson, le rêve américain. Entrée libe. Du 21 avril au 15 août, au pavillon Paul Delouvier, le Parc de la Villette présente les dernières œuvres l’artiste (décédé en 1996) dans une exposition intitulée « Duane Hanson, Le rêve américain… ».
« Mes images ne sont pas plus que ce que vous voyez dans la vie réelle. Le monde est tellement remarquable, inouï, surprenant, qu’il n’est nul besoin de forcer le trait. Ce qui existe autour de nous est simplement confondant » déclarait l’artiste américain Duane Hanson à propos de ses sculptures.
Confondants, en effet, ces sujets à échelle humaine, dont les vêtements, les accessoires et les poses nous donnent l’impression qu’il s’agit de personnes vivantes, tant l’illusion d’abord est parfaite.
Au-delà de l’exceptionnelle dextérité de l’artiste, le réalisme des personnages révèle son souci des « vies quotidiennes » dans un monde où la quête du rêve américain se confond avec la richesse et le pouvoir.
Présences ordinaires et silencieuses, ces sculptures représentent encore aujourd’hui des figures critiques et émouvantes de nos vies contemporaines.