La Chine a l’art de ternir son image – déjà pas au top – auprès des touristes. Dernière bévue en date, la nouvelle réglementation concernant les billets de train. Depuis le 1er juin 2011, les titres de transport des trains « de luxe » (type TGV) sont nominatifs. L’idée, louable en soi, est de tarir le marché noir des revendeurs à la sauvette(*).
Sauf que, les agences de voyages ne savent pas vendre ces billets nominatifs aux étrangers et renvoient désormais les laowai aux guichets des gares. Guichets connus pour leur niveau de service épouvantable. Ainsi, ce soir, plutôt que de m’adresser à mon agence de voyages à deux pas du campus où les billets s’obtiennent en quelques minutes, j’ai dû me rendre à la gare (une heure de bus A/R), puis faire la queue debout, une deuxième heure, dans la pénombre, sous les aboiements ininterrompus des haut-parleurs, dans une chaleur moite et des odeurs nauséabondes. Tout ça pour un malheureux billet à 12€, qui en deux heures relie Baoding à Taiyuan. Deux heures de queue pour autant de trajet, ça ôte tout intérêt au train à grande vitesse !
Encore ne dois-je pas me plaindre, puisqu’il restait des billets, et je me rendrai donc la semaine prochaine du côté des montagnes sacrées de Wutai shan avant de poursuivre vers les grottes de Datong, deux hauts lieux du bouddhisme. J’y prierai pour que la Chine se dote d’un système de réservation de train digne d’un pays développé.
Sur les billets nominatifs, l’identification des étrangers se résume au numéro de visa chinois. Espérons que les agences de voyages recevront rapidement les consignes pour vendre ces billets et qu’ainsi les touristes individuels passeront leur temps à visiter le pays plutôt qu’à faire la queue dans les gares chinoises.
(*) Comment acheter ses billets de train en Chine ? 12/05/2011 | Benjamin Gauducheau (Aujourd’hui la Chine).