Manjusri, en Chinois Wenshu Pusa (文殊菩薩) est le grand Bodhisattva de la sagesse. Un bodhisattva est celui qui a formé le vœu de suivre le chemin indiqué par le Bouddha Shākyamuni, a pris le refuge auprès des trois joyaux (Bouddha, dharma et sangha) et respecte strictement les disciplines destinées aux Bodhisattvas, pour aider d’abord les autres êtres sensibles à s’éveiller tout en progressant lui-même vers son propre éveil définitif, qui est celui d’un bouddha. Son culte en Chine s’est particulièrement développé à partir des Dynasties du Nord et du Sud (5e-6e s.) sur le mont Wutai (Wǔtáishān, 五臺山, Montagne aux Cinq Terrasses), le premier des quatre monts bouddhistes, identifié au « Mont de fraicheur » qui est son domaine dans le Sūtra avatamsaka (merci Wikipédia). J’atteste que c’est bien le mont fraîcheur. Fini les 35°C. de la plaine. A 1800 m, c’est un climat alpin qui accueille le touriste, contraint de ressortir ses effets d’hiver. Une vingtaine de degrés en journée, le rêve de tout Pékinois.
Wutai Shan(*) se présente comme un village mal dégrossi au creux d’une vallée paisible cernée de belles montagnes dressant un camaïeu vert de pins, d’épicéas, de peupliers, d’aubépines et d’alpages tendres. De tant de verdure jaillissent une multitude de temples rouge sang, de stupas blancs comme neige, de toits gris ardoise. Wutai Shan, est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2009(**) et concentre certainement le plus grand nombre de temples au km² en Chine.
Sur la carte, on en compte une cinquantaine sertis entre les cinq sommets qui flirtent avec les 3000 m et baptisés sans fantaisie Nord, Est, Sud, Ouest et Centre. L’activité tant monastique que touristique – qui connut une brillante période sous les Tang , les Ming et les Qing) est en plein essor dopée par les revenus du tourisme. On agrandit les temples autant qu’on développe l’hôtellerie. Dans ce tumulte chinois qui ronge même les campagnes, le village aux venelles sombres et souvent nauséabondes se cherche.
(*) Wutai Shan, le site officiel. Le village se nomme officiellement Taihuai, mais pour le bus c’est Wutai Shan. La station ferroviaire le plus proche par contre, bptisée aussi Wutai Shan est à près de deux heures de bus. Droit d’accès au village : 168 Yuans + 50 Yuans obligatoires qui donnent accès aux navettes entre les temples. Ces droits d’entrées ne dispensent pas du paiemtn d’un droit d’entrée à chaque temple (10 yuans maxi), ni des télésiège (environ 30 yuans).
(**) Fiche du mont Wutai sur le site du patrimoine mondial de l’UNESCO